Finalement, c’est bien Woodside qui reprendra les actifs de Cairn Energy dans le projet de développement pétrolier de Sangomar au large Dakar.
Avec cette cession, la junior britannique empoche quelque 525 millions de dollars et versera la moitié sous forme de dividendes à ses actionnaires. Une belle opération pour tout le monde, sauf pour l’Etat du Sénégal.
Aucune goutte de pétrole n’est encore extraite des champs d’hydrocarbure au large du Sénégal que certains se remplissent déjà les poches. En effet, les actionnaires de Cairn Energy empocheront la rondelette somme de 250 millions de dollars, après la cession des parts détenues par cette entreprise dans Sangomar pour la rondelette somme de 525 millions de dollars. Le gouvernement du Sénégal qui avait pourtant l’opportunité d’exercer son droit de préemption, vient d’autoriser cette vente. L’opération sera ainsi entièrement bouclée d’ici la fin de l’année.
Au Sénégal, cette cession fait grincer les dents de certains observateurs qui regrettent que le pays n’ait pas choisi de renforcer sa participation dans son propre pétrole pour une bouchée de pain. En effet, même si Cairn Energy empoche une prime de 300 millions de dollars en plus de dépenses déjà engagées et qui se montent à 225 millions de dollars, le prix de 525 millions de dollars est relativement faible au vu du potentiel prouvé du champ de Sangomar. En effet, la production attendue y est de 100.000 baril par jour, soit l’équivalent d’un vingtième de toute la production nigériane actuelle.
L’autre raison de ces critiques, c’est que ces transactions effectuées dans la phase de prospection sont exonérées d’impôts sur les sociétés. En d’autres termes, cette importante plus-value passera sous la barbe du trésor public sénégalais, en toute légalité.