L’usine de traitement d'eau de Keur Momar Sarr 3 est à 93 % de réalisation. Le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, s’est rendu sur les lieux et a annoncé qu'il n’est pas envisagé une baisse sur le prix de l'eau.
Keur Momar Sarr 3 est attendu pour régler les problèmes d’approvisionnement en eau de Dakar. Le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, s’est rendu, hier, sur le chantier où il a été interpellé sur la cherté de l’eau. Il annonce qu'il n'est pas envisagé de baisse sur le prix du liquide précieux. Au contraire, dit-il, si le gouvernement n'avait pas pris en charge une partie du financement, on aurait eu une augmentation du prix.
Présent à la visite, le vice-président de l'Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momath Cissé, a demandé au ministre de l'Eau de faire l'audit de la tarification de l'eau. ''En tant que défenseur des consommateurs, nous avons eu, cette année, beaucoup de plaintes sur la cherté des facturations. Et à chaque fois, on ne trouvait pas une explication raisonnable’’, s’est-il plaint. Même si la chose la plus importante, à son avis, est d'assurer la disponibilité de l'eau. ''Une fois cela fait, poursuit-il, nous voulons que les délais soient respectés. Parce que nous allons vers une période de chaleur qui entraine une forte consommation. Nous allons vers une période de chaleur et nous n'aimerions pas vivre les interrogations sur la cherté de la tarification et que nous n’ayons pas d'explications à donner aux consommateurs. Le secteur de l'eau a plusieurs acteurs et le consommateur doit être protégé’’.
Le montant du projet, rappelle Serigne Mbaye Thiam, est de 284 milliards de francs CFA. Le gouvernement a mobilisé 12 milliards, au titre des indemnisations aux personnes affectées. Pour éviter que cet investissement ne se répercute pas sur le consommateur, l'Etat a pris en charge 85 % des 272 milliards et la Sones ne rembourse que 40 à 45 milliards F CFA.
Ainsi, aux yeux du ministre, ce projet est la preuve de la confiance que les partenaires accordent à notre pays, parce que, dit-il, le Sénégal a bénéficié de la confiance de cinq partenaires techniques et financiers que sont : la Banque mondiale, l'Agence française de développement, la Banque islamique de développement, la Banque européenne d'investissement et la Banque africaine de développement. Le ministre considère qu'un pays qui ne rassure pas ne peut pas bénéficier d’un financement de ce montant et avoir la confiance de tous ces partenaires techniques et financiers.
''C'est un projet qui permettra d'améliorer l'alimentation en eau potable du triangle Dakar – Thiès – Mbour, qui concentre 80 % de la demande en eau où nous avons des difficultés d'alimentation en eau''. Les villages qui sont traversés par l'adducteur n°3 du lac de Guiers seront aussi approvisionnés. Egalement, ''tous les villages qui sont distants de moins de 10 km bénéficient déjà de raccordement au niveau des ALG. Pour certains, c'est des extensions de réseaux dans le village, avec des branchements domiciliaires. Dans des zones desservies, nous aurons près d'un million de personnes qui verront l'alimentation en eau améliorée et accompagnée par un programme de branchements sociaux au nombre de 85 mille et qui permettront à 610 000 personnes d'accéder à l'eau potable. Il y a la prise d'eau du lac de Guiers qui doit être traitée dans des étapes qui sont complexes’’.
''Une étude sur la sécurité de l'eau sera menée''
Le ministre se dit, en outre, rassuré par le niveau d'exécution des travaux. "Deux cent seize kilomètres de canalisations ont été posés. Nous avons l'usine de traitement qui est achevé à 93 %. Le montage mécanique est en cours et nous espérons le début des essais techniques dans quelques semaines'', annonce-t-il.
L'une des prochaines phases va être celle du lavage, du rinçage et de la désinfection de l'ensemble des canalisations qui ont été posées. Cette phase va nécessiter l'injection dans les tuyaux de 1 milliard 300 mille litres d'eau. ‘’Nous espérons que cette phase, ainsi que les essais techniques ne nous révéleront pas de surprise. Dans tous les cas, le gouvernement a demandé aux entreprises, à la Sones, de tout faire pour que la production d'eau puisse démarrer au plus tard le 31 mars 2021’’.
Il indique que ce travail a été fait dans le cadre d'une gouvernance rapprochée, avec des réunions de chantier hebdomadaires et des ingénieurs responsables des différents lots qui ont été logés sur le site et qui ne rentraient à Dakar que les week-ends, avec des réunions mensuelles de coordination, que ce soit au niveau de la Sones et des partenaires techniques et financiers.
Serigne Mbaye Thiam annonce aussi que le gouvernement est en train de mener une étude sur la sécurité de l'eau. Elle vise à voir quels sont les investissements et les programmes à mettre en œuvre pour utiliser les eaux souterraines, les eaux de surface et l'eau de mer pour pouvoir faire face à la demande en eau de Dakar, à l'horizon 2050.