Très souvent le journaliste sénégalais qui va à la pêche de l’information ne se fait guère d’illusion.
Beaucoup de sources officielles étant de véritable banc coeur.
Les peaux de banane qu’on lui balance pour l’induire en erreur, combinées aux menaces raffinées et aux violences verbales ou physiques, font qu’il lui faut de la pugnacité et de la témérité professionnelle pour s’en sortir.
On en arrive à oublier que la rétention de l’information est souvent à l’origine des incompréhensions qui aboutissent à des crises et même à des conflits armées.
La démocratie n’allant pas sans la liberté de la presse, il s’agit, aujourd’hui plus qu’hier, de renforcer le processus démocratique, qui a cours dans notre pays, en évitant cependant de favoriser certains au détriment d’autres
Si on veut demain faire partie des grands de ce monde dans le pari fou et de tout savoir, il nous faut jouer à fond la carte de la démocratie plurielle.
A l’air des stations orbitales, ne pas comprendre que le développement ne va pas sans une information équilibrée scientifique, et s’évertuer à procéder à la rétention de celle-ci, c’est se tromper complètement de siècle et de planète.
Personne n’est exempt d’erreur ni de manipulation. Et les journalistes sénégalais encore moins.
Il est cependant indécent de les pourfendre pour après les avoir désarmés matériellement et moralement.
Ce sont ces même pourfendeurs des journalistes qui dressent promptement des lauriers aux journalistes européens, feignants de comprendre que si ces derniers abattent des travaux d’orfèvres, c’est qu’ils bénéficient de banques de données fiables, officielles, scientifiques, de largesse matérielles souvent insoupçonnées d’espace de liberté garantie.
L’information étant considérée dans ces pays comme une denrée vitale.
Ce sont ces mêmes pourfendeurs de journalistes locaux qui étaleront devant le ‘’Toubab’’ tous les secrets mêmes ceux sensibles de l’Etat.
Ce sont toujours les mêmes qui, confrontés à des problèmes, se précipiteront un jour, tel un ouragan, chez les journalistes qu’ils pourfendaient, pourtant hier, pour compter les mésaventures ou vitupérer sur l’Etat sous le couvert de l’anonymat avec la tonitruance d’un griot préposé au micro central.
L’Occident qui a longtemps bloqué l’Afrique dans les temps modernes, en empêchant de reprendre l’initiative historique, a ainsi fait des émules dans notre pays et peut bien se frotter les mains.
Beaucoup d’élèves ayant dépassé le maitre dans ces moindres faits et gestes.
Il s’agit d’éduquer notre peuple en lui donnant l’information scientifique de base, en vue de lui permettre de participer au progrès de l’humanité.
Sinon il sera écrasé sans état d’âme par les puissances industrielles.
Il n’y a, en effet, de développement qu’à partir d’une chaine d’information.