L’expert en communication et patron de Wellcom’in, Dr Momar Thiam estime que le Procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye, doit s’autosaisir sur le scandale des centres de redressement du marabout Serigne Modou Kara.
Inacceptable
“Le mot redressement me pose problème. Parce qu’un individu on ne le redresse pas, on l’intègre dans une société normalement constituée qu’est le Sénégal. En général, ce sont des animaux comme les chiens que l’on amène dans des centres de redressement”, a-t-il expliqué, ce dimanche, sur Iradio.
Deux Sénégal, Deux Citoyens
L’expert en communication semble ne pas accepter le fonctionnement de l’appareil judiciaire et interpelle directement la justice et l’Etat. “Maintenant, c’est là où on voit qu’il y a deux poids deux mesures. Parce qu’on a vu ce qui s’est passé dans certains daaras à l’intérieur du pays. Où un marabout en charge de talibés a été interpellé et placé sous mandat de dépôt par le Procureur, et il y a eu un procès. Dans ce qu’on appelle le principe d’égalité de traitement en droit, dans ce pays, on a l’impression que certains sont intouchables. D’autant plus que le marabout (concernant les centres de redressement) a présenté des excuses.
La responsabilité du Procureur
“Cela veut dire qu’il s’arroge la responsabilité. Cela veut dire que le Procureur devait s’autosaisir, au moins pour éclairer la lanterne des Sénégalais et donner l’impression que la Justice fonctionne, et qu’il y a séparation entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique. Je suis désolé de le dire, on a l’impression qu’il y a une complicité de l’État parce que ce monsieur vaque à ses occupations. Il a présenté ses excuses et on n’en parle plus. Malheureusement, cela va être rangé aux oubliettes, alors que c’est cela le danger“, regrette-t-il.
Rappel
Les hommes de Sérigne Modou Kara sont arrêtés pour les faits d’association de malfaiteurs, traitement inhumain à l’encontre d’individus, coups et blessures volontaires. Pour l’heure, le dossier est confié au juge d’instruction du 8e cabinet. Les 43 mis en cause attendent d’être fixés sur leur sort.