Le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (CEPIAD) inauguré en décembre 2014 est un centre de référence pour le Sénégal et au-delà. À ce jour, il s’est occupé de 1 200 personnes, dont 250 environ suivent actuellement un programme de traitement de substitution aux opioïdes.
Au Sénégal, la prévalence du VIH chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables est de 3,7 %, soit bien supérieure à la moyenne de 0,4 % au sein de la population générale. La prévalence du VIH est plus élevée chez les usagères (13 %) que chez les usagers (3 %), mais les femmes représentent moins de 10 % des dossiers actifs du CEPIAD. Pour remédier à cette situation, le CEPIAD va à la rencontre des consommatrices de drogues injectables. Avec le soutien de l’ONUSIDA et en collaboration avec le Conseil national de lutte contre le sida, le CEPIAD a organisé une semaine d’activités en lien avec la Journée mondiale de lutte contre le sida. L’accent a été mis sur les besoins spécifiques des femmes.
« Les femmes ont été placées cette semaine au cœur de l’organisation. Nous souhaitons faire tomber les idées reçues et les préjugés qui les empêchent de venir dans notre centre », explique Ibrahima Ndiaye, coordinatrice adjointe du CEPIAD.
Les femmes ont pu profiter des services de dépistage du VIH et de l’hépatite C, avoir un rendez-vous gynécologique, y compris un dépistage du cancer du col de l’utérus, et obtenir des informations sur les addictions. Des discussions avec des consommatrices de drogues et un débat sur la réduction des risques ont été organisés le 1er décembre pour la Journée mondiale de lutte contre le sida.
Un atelier de trois jours pour apprendre à faire du savon avec du miel, de l’aloe vera, du beurre de karité, de l’huile de palme et de la margose, ainsi qu’un atelier de batik ont été proposés. Plus de 50 femmes y ont participé et les produits ont été vendus le dernier jour de la semaine d’actions.
Ndeye Khady, fondatrice de l’atelier de batik et ancienne fumeuse de crack, suit actuellement un traitement de substitution aux opioïdes et une thérapie antirétrovirale au CEPIAD où elle a rencontré son mari, lui aussi ancien toxicomane. « Mon rêve à présent est d’avoir un enfant. Je suis si heureuse d’avoir accès aux services offerts. J’encourage les femmes à faire de même », conclut elle.