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Litige foncier à Ngor: La société Senegindia et Abdoulaye Daouda Diallo au cœur d’une affaire qui sent le soufre
Publié le mardi 1 decembre 2020  |  senenews
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© aDakar.com par DF
Visite de travail du ministre de l`Intérieur de la Gambie à Dakar
Dakar, le 16 août 2017 - Le ministre de l`Intérieur de la République de Gambie effectue une visite de travail à Dakar. Il a eu un entretien avec son homologue sénégalais. Les deux ministres ont ensuite animé une conférence de presse. Photo: Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l`Intérieur
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La société indienne de construction, Senegindia, est au cœur d’un dossier judiciaire. Poursuivie pour faux et usage de faux, ses dirigeants font l’objet d’une plainte déposée par l’avocat, Me Dabo du barreau de France. A la demande de Mamadou Sambe, mandataire de la famille de feu Alia Diop, décédé à Dakar le 19 janvier 1995, l’avocat a déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès d’un juge d’instruction. A l’origine de ce différend, avec les descendants de feu Alia Diop, se trouve un accord verbal que les indiens n’ont pas voulu respecter. “Pire, avec leurs complices établis au cœur de l’État, ils ont fait du faux et usé de faux pour essayer de s’approprier nos terres“, a fait savoir Mamadou Sambe. Tout est parti d’un accord verbal ficelé entre Mamadou Sambe et les responsables de la société Senegindia. “On leur avait prêté notre terrain situé à Ngor pour servir de dépôt. Ensuite, ils nous ont demandé de le leur vendre. Alors que nous attendions qu’ils nous reviennent pour conclure la vente, on a appris qu’ils ont acheté un terrain à côté du nôtre parce qu’il serait plus grand. Comme nous n’avons pas été d’accord avec eux, nous avons voulu récupérer notre bien, en leur demandant de quitter les lieux.” A témoigné Mamadou Sambe.

Interpellé par nos soins, Senegindia n’a pas voulu se prononcer sur le sujet. Mais, en son temps, prétextant des difficultés de trouver rapidement un autre terrain, les indiens avaient demandé et obtenu que les propriétaires du terrain, d’une superficie de 700 m2, leur accorde un délai de 3 mois. Ce qu’ignoraient les héritiers de feu Alia Diop, c’est que Senegindia a pris ce temps pour s’approprier leur terre. Et, ils ont eu besoin des services d’Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de l’Economie et des finances, pour légaliser ce hold-up.

Alors que le terrain en question fait l’objet de la réquisition N°6971 datée du 3 août 1954 et fait l’objet d’une régularisation et que la loi, en la matière, interdit sa désaffection, le ministre de l’économie et des finances, qui a soutenu avoir été, le 23 avril 2018, consulté à domicile par les indiens, a écrit au chef de l’État, Macky Sall, pour lui demander de prescrire l’immatriculation du terrain qui, selon Abdoulaye Daouda Diallo, serait inscrit au nom de l’État. “C’est là où se trouve le faux. Et c’est là où se trouve la manœuvre pour tromper le chef de l’État. Parce que, au moment où le ministre des Finances demandait la désaffection de ce terrain, il ne faisait plus partie du domaine national. C’est un terrain privé, appartenant à des Sénégalais, que le ministre demandait au chef de l’Etat de désaffecter pour pouvoir le donner à des indiens.” S’époumonémoné Me Dabo, l’avocat conseil de Mamadou Sambe.

Pourtant, se fiant aux informations livrées par le ministre des Finances, le chef de l’État a, le 9 septembre 2019, signé un décret prononçant la désaffectation du terrain en question. Il ne restait, alors, à Abdoulaye Diallo que de mettre son cachet et sa signature pour que les indiens deviennent propriétaires de ces terres que les Lébous leur avaient prêté quelques années auparavant pour servir de dépôt. C’est en juin dernier qu’Abdoulaye Daouda Diallo a parachevé son œuvre en signant un bail, cette fois-ci au nom de Senegindia qui, par un tour de passe-passe, est devenu le propriétaire des terres ayant appartenu aux héritiers de feu Alia Diop.

Désormais, le chef de l’Etat, conscient des risques de troubles à l’ordre public et des révoltes pouvant naître de ces contentieux nés des litiges fonciers, avait averti tout le monde. “Je reçois entre 20 et dossiers quotidien qui traitent tous du litige foncier. Nous devons [nous atteler] à la gestion de la question sensible du foncier. C’est le sujet qui fâche. C’est un sujet que nous devons aborder, et sérieusement. Je peux vous dire, en tant que président de la République, que la question foncière reste le plus gros risque de conflit dans ce pays“, avait dit le chef de l’Etat, Macky Sall, lors de sa rencontre, en octobre dernier, avec les maires du Sénégal, à Diamniadio. Avec cette affaire -Senegindia contre les héritiers de feu Alia Diop- qui a atterri au tribunal, tout porte à croire que la vigilance du chef de l’Etat a, une fois encore, été trompée par les services d’Abdoulaye Diallo.
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