Le président de la République n’était pas destinataire du rapport de la mission d’information sur les inondations. C’est l’avis de Thierno Bocoum qui parle de violation du principe de la séparation des pouvoirs.
Le président de l’Assemblée nationale a remis le rapport de la mission d’information parlementaire sur la gestion des inondations au président de la République. Moustapha Niasse et les députés membre de cette Mission ont été reçus jeudi. Mais voilà une audience que Thierno Bocoum ne comprend pas. «Des députés qui travaillent pour le président de la République : fait inédit, anticonstitutionnel et grave», estime l’ancien parlementaire. En effet, rappelle-t-il dans un communiqué, «l’Assemblée nationale n’est pas une assemblée consultative à l’image du Cese ou du Hcct», mais bien une «assemblée délibérante, représentative». Sous ce rapport, le leader du mouvement Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir) écrit : «La mission d’information sur les inondations ne peut en aucune manière produire un rapport destiné au président de la République. En effet, une mission d’information «porte sur un objet donné et vise à apporter aux députés des réponses à des problèmes qui les préoccupent dans l’exercice de leurs activités» (article 49 alinéa 3 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale). L’article susvisé révèle clairement que cette mission est uniquement destinée aux députés.» M. Bocoum en déduit donc qu’en adressant au président de la République un rapport, «remis en mains propres au palais de la République, l’Assemblée nationale a violé le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs, fondamental dans les démocraties représentatives». Et l’ancien président de la Commission comptabilité et contrôle de la 12ème législature va plus loin : «L’Assemblée nationale décide d’une manière anticonstitutionnelle- c’est grave- d’être inféodée au pouvoir exécutif et d’en être le maillon le plus faible par le caractère facultatif de la prise en charge d’une série de conseils accumulés dans un rapport. La mission de représentation de la deuxième institution de notre pays est ainsi rabaissée à un niveau de conseil au service de l’exécutif.»