C’est la bouée de sauvetage de millions d’Africains. L’argent de la diaspora pèse largement plus que l’aide au développement des pays riches. Mais cette année, en raison de la crise économique consécutive à la pandémie de Covid-19, les sommes s’amenuisent. Elles vont baisser de 21%, selon les Nations unies.
Envoyer de l’argent à sa famille, c’est l’objectif numéro un des migrants. Un objectif existentiel qui justifie le pari fou d’avoir abandonné sa terre et quitté sa famille pour tenter l’aventure à l’étranger. Depuis 2009, les envois de fonds vers le continent africain ont doublé, dépassant l’aide au développement ou encore les investissements directs étrangers. En 2019, 85 milliards de dollars sont sortis des poches des travailleurs émigrés pour remplir celles de leurs parents restés en Afrique. L’argent sert aux trois quarts à acheter des produits alimentaires ou à financer des dépenses de santé, d’éducation et de logement, selon les études réalisées par les Nations unies. Des sommes nécessaires pour couvrir les besoins essentiels de millions de personnes.
La perspective d’une baisse des transferts de fonds depuis l’étranger vers l’Afrique est donc synonyme de catastrophe pour un grand nombre de familles. Selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, ces transferts devraient chuter de 21% pour s’établir à 67 milliards de dollars en 2020. En cause, la crise économique mondiale qui touche tous les pays et en particulier l’Amérique du Nord, l’Europe et le Moyen-Orient, les trois grandes régions employeuses de main-d’œuvre émigrée. Or, ces migrants sont parmi les premières victimes de la crise économique. « Beaucoup travaillent dans les secteurs les plus touchés. Hôtellerie, restauration, services domestiques, maraîchage saisonnier », avec souvent « des contrats de travail temporaire », note l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) dans un rapport consacré à l’impact du Covid sur les travailleurs migrants. Selon l’OCDE, le taux de chômage des immigrés aux États-Unis est passé de 3,1%, avant la crise économique, à 10,2% depuis.... suite de l'article sur RFI