Le manque d’assainissement coûte 1,5% du Pib d’un Etat dans le monde. Ce chiffre est la somme des dépenses de santé occasionnées par une mauvaise gestion de l’hygiène publique et l’investissement consenti pour dépolluer l’environnement. Même si les chiffres n’ont pas spécifié les pays, Dr El Hadji Mamadou Sonko, enseignant-chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement, estime qu’ils ne doivent pas être loin du Sénégal. «Rien qu’à Dakar, beaucoup de quartiers ne sont pas connectés dans un réseau d’assainissement. En saison des pluies, les gens ont l’habitude de vider leurs fosses. Elles vont se mélanger avec les eaux de ruissellement pour atterrir au point bas, les fleuves et rivières», a-t-il déclaré hier, lors de l’atelier de formation sur les normes Iso 30500 et Iso 24521.
Organisée par l’Association sénégalaise de normalisation (Asn), cette rencontre vise à expliquer au secteur privé et à l’Administration les contours de conception, de fabrication et d’utilisation des toilettes innovantes, l’objet des 2 certifications précitées. Financées par le programme Réinventons nos toilettes de la Fondation Milanda et Billes Gates, les toilettes innovantes sont conçues sur la limite de l’ancien système de gestion des déchets. Elles permettent la réutilisation d’eau de toilettes.
La norme Iso 30500 sur les toilettes innovantes, «c’est pour les spécifications techniques et les mesures pour protéger l’environnement et la santé des usagers. En résumé, cette norme encadre la conception de la toilette innovante. Elle va en même temps traiter et rejeter une eau réutilisable. C’est tellement technique qu’il faut encadrer les entreprises souhaitant s’y lancer».
S’agissant de la norme Iso 24521, elle «vient en appoint à la 30500, parce qu’il y a des gens qui ne peuvent se payer les toilettes innovantes donc vont utiliser l’ancien système d’assainissement. Cette norme vient encadrer et donner les lignes directrices de toute la chaîne. De l’interface de la toilette innovante à la santé des populations, cette norme va encadrer les questions de stockage, de collecte et de transport. Elle va balayer toute la chaîne de valeur».