Les élèves reprennent les cours dans quarante-huit heures. Au niveau de la région de Diourbel, cette reprise risque de se heurter à des difficultés réelles, comme le manque d’eau au niveau de certaines écoles. La région souffre aussi d’un déficit criard de tables-bancs, alors que le protocole de sécurité sanitaire dispose de mettre deux élèves par table-banc ; chose qui ne sera pas respectée.
Le concept ‘’Ubi téy, Jang téy’’ est déjà parti pour être un échec dans la région de Diourbel. C’est parce que le protocole de sécurité sanitaire édicté par les autorités sanitaires pour le démarrage des enseignements-apprentissages, ne peut être respecté. Ce protocole de sécurité sanitaire stipule la mise à disposition, au niveau des écoles, de points d’eau. Or, dans la région de Diourbel, il est dénombré 49 écoles élémentaires et une préscolaire qui ne disposent pas d’eau courante. Ce qui constitue une réelle préoccupation dans un contexte marqué par la présence de la Covid-19.
Pour le gouverneur de région, cette situation est inadmissible et doit trouver rapidement une solution. Pour y parvenir, Gorgui Mbaye souhaiterait que la cartographie des écoles élémentaires qui ne disposent pas d’eau lui soit faite, afin qu’il puisse apporter, avec les structures chargées de la distribution de l’eau, les réponses adéquates. Il intervenait au cours de la réunion du comité régional de développement (CRD) consacrée à la rentrée scolaire.
Outre la disponibilité de l’eau dans les écoles, le problème des tables-bancs a constitué une grande préoccupation.
Déficit de 17 601 tables-bancs
A ce jour, la région souffre d’un déficit criard de 17 601 tables-bancs dont 13 326 pour l’élémentaire, 1 909 pour le moyen et 2 366 pour le secondaire. Ce manque de tables-bancs va impacter indubitablement sur le protocole de sécurité sanitaire, parce que ‘’les élèves ne pourront pas s’asseoir à deux, car accueillant parfois plus de 80 élèves’’, confie Modou Sène, Secrétaire général régional du Cusems (Cadre unitaire syndical de l’enseignement moyen secondaire). Pour résoudre ce problème, le gouverneur et l’inspecteur d’académie demandent aux chefs d’établissement de procéder à la réparation des tables-bancs défectueux.
Cette rentrée scolaire se déroulant dans un contexte marqué par la présence de la Covid-19, il a été fortement recommandé, par le médecin-chef de région, aux chefs d’établissement d’avoir des points focaux Covid-19 dans les écoles.
Pour le gouverneur, il faut aller plus loin, ‘’en impliquant tous les enseignants. En lieu et place d’un point focal, il faut des maitres de service par semaine qui seront en même temps des points focaux ad hoc. Ce qui fait que tous seront impliqués. Mieux, dans chaque classe, le responsable doit être désigné point focal Covid-19 de la classe. Les gouvernements scolaires devront aussi jouer leur partition’’. Il a été décidé que chaque établissement soit rattaché à une structure sanitaire, au cas où il ne dispose pas de son propre personnel de santé.
Pour cette rentrée scolaire, il a été décidé que les élèves de l’élémentaire ne balaient plus les salles de classe, mais que cette tâche soit dévolue aux associations de parents d’élèves, parce que les élèves, de l’avis des participants, doivent être protégés contre une éventuelle contamination par voie aérospatiale.
Lors de la rencontre, la recommandation forte a été de mettre en place des comités départementaux et régionaux de suivi Covid-19. Ces comités se chargeront de faire le monitoring et d’alerter, en cas de besoin, sur la présence et la prise en charge de cas. Ils devront sensibiliser les parents et l’ensemble de la communauté pour que l’année scolaire se déroule sans Covid-19. Pour y parvenir, il faut, pensent les participants à la rencontre, éviter le relâchement, s’approprier les mesures barrières, mais surtout ne jamais s’affoler.
Cette rencontre a permis de satisfaire une vieille et récurrente doléance. Il s’agit de la délocalisation de l’école préscolaire Fatoumata Ka, un établissement qui ne présente plus de garanties pour accueillir de petits enfants.
Port du masque obligatoire
Ainsi, le port du masque, le lavage systématique des mains et la mise à disposition de gels hydro-alcooliques dans les écoles sont obligatoires. L’inspecteur d’académie a instruit les principaux de collège et proviseurs de puiser dans les ressources additionnelles des établissements pour acquérir des masques et du matériel sanitaire nécessaires à la lutte contre la Covid-19.
Le déficit d’enseignants se chiffre, dans le préscolaire, à 2 éducateurs en français, 119 en arabe et 312 en français dans l’élémentaire. Au niveau de l’enseignement moyen et secondaire, l’espagnol est une denrée rare. S’agissant du paiement des indemnités d’examen des enseignants, l’inspecteur d’académie, Seydou Sy, a rassuré les syndicalistes en leur disant qu’elles seront payées avant la date butoir du 30 novembre 2020.
Pour cette rentrée scolaire, la question des extraits de naissance a ressurgi. Il a été dénombré que 252 élèves qui ont réussi au Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) devront patienter pour être orientés en classe de seconde. Pour l’inspecteur d’académie, il faudrait qu’ils régularisent leur situation. Impactés eux aussi par la Covid-19, les parents d’élèves souhaiteraient que les montants des inscriptions soient diminués et étalés jusqu’au 31 janvier.
Interpellé sur le bras de fer en cours entre les parents d’élèves et certains propriétaires d’écoles privées qui demandent le paiement systématique de trois mois de scolarité, l’inspecteur d’académie Seydou sy a répondu que ‘’des négociations sont en cours’’.