– Les mesures barrières du ministère
– Le Sels/A veut le respect des accords signés
– L’implication du Haut conseil du dialogue social
A quelques jours de la rentrée des classes, le Haut conseil du dialogue social, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, veut anticiper pour une année scolaire apaisée. Il initie depuis hier, à Saly, une rencontre avec les acteurs de l’éducation pour l’atteinte de cet objectif. Le ministre de l’Education en a profité pour décliner le nouveau protocole sanitaire et pédagogique prévu pour cette rentrée scolaire.
Les acteurs de l’éducation veulent une année scolaire apaisée et calme, sans grève. Pour parvenir à cela, le Haut conseil du dialogue social (Hcds) et le ministère de l’Education ont pris les devants en organisant un séminaire de préparation de la rentrée scolaire 2020-2021.
La présidente du Hcds, Mme Innocence Ntap, a rappelé le rôle joué par les syndicats d’enseignants : «Il ne faut pas voir le syndicat comme étant opposé à la marche du pays. Ils ont une haute conscience de leurs responsabilités. Au Sénégal, tout ce qui a été fait dans le secteur social avec les élections de représentativité, montre que c’est la démocratie sociale qui est en marche», a-t-elle souligné. Elle en veut pour preuves les résultats obtenus par ce secteur, malgré le Covid-19 qui a frappé de plein fouet l’économie : «Cette pandémie est venue nous mettre face à de nouvelles méthodes de travail, et l’éducation nationale a relevé le défi des examens, des résultats. Qui l’eut cru ?», s’est interrogé Mme Ntap.
C’est pourquoi elle a invité tous les acteurs, ainsi que le gouvernement, à poursuivre les discussions pour éponger toutes ces questions qui sont restées en suspens. Elle dira que cela passe d’abord par l’élaboration de nouvelles stratégies pour le suivi des accords, pour qu’on ne puisse plus entendre qu’il y a des accords qui restent à signer.
La présidente du Hcds a également saisi cette occasion pour lancer un appel aux autres secteurs qui sont dans des situations de conflit : «C‘est l’occasion de lancer cet appel à l’enseignement supérieur pour qu’on ait un même système de veille et d‘anticipation sur les conflits. Nous sommes à Mbour, non loin de Thiès, avec l’université qui connaît une crise. Nous avons aussi d’autres problèmes dans le secteur privé, avec des incidents sur les relations professionnelles. Nous sommes en train d’y travailler. Nous sommes là et veillons au grain, et nous ferons en sorte que les acteurs bénéficient de renforcement des capacités, parce que tout est dans la formation. Et sans cette formation en dialogue social, en négociation collective, on ne pourra pas apaiser le climat», a insisté Mme Ntap.
Le ministre de l’Education nationale, qui présidait cette rencontre, a souligné sa disponibilité à œuvrer pour un climat apaisé dans l’espace scolaire. Il a rappelé «qu’il n’y a pas eu de rupture dans le cadre du dialogue depuis 2013. Depuis notre installation à la tête de ce département, nous avons fait l’état des lieux et défini cinq priorités. Et la première, c’est comment faire pour apaiser le climat social. Et nous n’allons pas dévier parce que cela a porté ses fruits. Nous tenons à cette priorité parce que de cela dépend le reste», a précisé Mamadou Talla.
Selon le ministre, ses services sont en train de méticuleusement préparer la prochaine rentrée et il a annoncé des nouvelles mesures pour cette occasion. «Parce que c’est une rentrée particulière, en ce sens que nous venons de la pandémie et cette année a été très difficile pour l’école, mais nous avons eu des résultats très satisfaisant grâce à l‘engagement de tous les acteurs. Nous allons ouvrir les écoles pour le personnel enseignant le 5 novembre prochain, et puis pour les élèves le 12 novembre 2020. Mais cette fois-ci, nous n’avons pas que les élèves en classes d’examen, c’est pratiquement 3 millions d’élèves, du public comme du privé, qui prendront le chemin de l’école. Cela exige de notre part une attention toute particulière, avec un autre protocole sanitaire qui sera validé aujourd’hui ou demain. Il y a aussi un autre dispositif pédagogique accepté et partagé», a indiqué le ministre Mamadou Talla.
En écho à ces propos, Abdou Faty, Sg du Sels/A, membre du G7, a tenu néanmoins à rappeler au gouvernement le respecte des protocoles signés : «Nous avons vécu une année particulière et l’école a été résiliente, mais nous ne cesserons de rappeler qu’on a été patriote et qu’on ne se nourrit pas de patriotisme. Il faudrait que le gouvernement puisse aller dans le sens de régler le protocole signé avec lui.»
Un autre séminaire est prévu lundi à Saly, avec les mêmes acteurs du secteur éducatif, pour mieux préparer la rentrée des classes.