Le guide religieux de la confrérie Tidiane était l’invité de l’émission « Jury du dimanche » d’Iradio. Serigne Mansour Sy Djamil s’est prononcé sur cette divergence née de la non célébration de la naissance du Prophète Mohammed (PSL) à Tivaouane pour éviter toute propagation du coronavirus. Répondant à la question qui a tort ? Il répond sèchement.
« Je trouve que c’est ceux qui ont interdit ces rassemblements qui ont raison. Cette maladie ce n’est pas une blague. La femme de Macron est tombée, le président des Usa, le premier ministre du Brésil, … ils ont des moyens que nous nous n’avons pas. Ceux qui ont raison, c’est ceux qui ont suivi les injonctions de El Hadj Malick Sy qui avait dit : quand il y a pandémie, faites ce que les médecins vous disent », a-t-il soutenu.
Se prononçant pour la première fois sur cette décision majeure du Khalife général des Tidanes, il est revenu sur le soubassement de cette décision qu’il dit cohérente et constante. Car le Khalife a respecté scrupuleusement les « injonctions de son grand-père ».
« Le Khalife général est dans la continuité de ce que notre grand-père El Hadj Maodo Malick Sy recommandait en 1919, en sortant une fatwa à propos d’une épidémie : "quand vous êtes en pandémie, ne faites pas ce que nous nous disons, faites ce que les médecins disent." Il avait dit : Célébrez la naissance du prophète si cette célébration ne conduit pas à quelque chose d’interdit. Cette décision du Khalife qui applique l’injonction de son grand-père est tout à fait conforme à l’Islam. Depuis le mois de mars, il est cohérent, il est constant », a-t-il fait savoir.
Cependant, il apporte une précision majeure au sein de la famille Tidiane au Sénégal. Concernant le mouvement des Moustarchidines et la famille qui ont décidé de célébrer la naissance du Prophète en présentiel, « il n’y a pas de division. C’est une question de situation. Dans la famille d’El Hadj Maodo Malick Sy, il n’y a pas d’hiérarchie, mais une polyarchie. Le Gamou de Serigne Moustapha Sy peut se comprendre. Il est en toute autonomie d’organiser son Gamou. Que ce soit les Niassène ou les Moustarchidines, ils sont tout à fait libres de choisir de célébrer le Gamou... »
Revenant sur la lancinante question du porte-parole de la confrérie, il se veut clair. Le porte-parole de la famille est du ressort du Khalife général. C’est à lui d’en décider quand il jugera opportun de le faire, mais il le fera. Pendant très longtemps, ni le Khalife général des Tidianes ni le Khalife général des Mourides n’avait de porte-parole, rembobine le marabout...