Pas de pèlerinage pour les Tidianes cette année. Au Sénégal, les fidèles de la plus grande confrérie musulmane du pays, fêteront le Gamou à la maison à cause de la crise sanitaire. Prévu entre le 29 et 30 octobre, l'événement célèbre depuis 1902 le « Maouloud » - la naissance du prophète Mohamed - dans la ville de Tivaouane à 90 km à l’est de Dakar.
À l'occasion d'une conférence de presse ce mardi 13 octobre, l'entourage du khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a invité au nom du chef religieux à une célébration du Gamou « dans l'intimité du foyer des fidèles » et à une prière « sans bain de foule » afin de faire face à la pandémie de coronavirus.
Les dignitaires tidianes ont également relayé le message de soutien du khalife général au personnel de santé. « Une pensée pour les médecins et soignants qui depuis huit mois n’ont pas de répit et veillent sur notre santé et celle de nos proches peut être une autre façon de célébrer le Maouloud ».
Cette année, le chef religieux a donc donné la consigne à ses fidèles de célébrer le Gamou chez eux. « Une question de cohérence avec les mesures prises jusqu’ici par la confrérie », estime le chercheur sénégalais spécialiste des religions Bakary Samb.
En effet, les Tidianes, qui représentent 49% des musulmans du pays, avaient maintenu leurs mosquées fermées malgré l'autorisation de réouverture des lieux de culte en mai dernier.
Face à la pandémie de coronavirus qui continue de sévir dans le pays, les portes paroles de la confrérie ont cité plusieurs versets du Coran et hadith appelant les fidèles à ne pas mettre en danger la vie de leurs concitoyens. « A l’impossible nul n’est tenu. Le coronavirus, plus qu’une maladie est une malédiction et un fossé qui n’est franchissable qu’au péril de notre santé et de notre vie », ont-ils ajouté.