Dakar - Le gouvernement sénégalais et la Banque mondiale ont souligné lundi à Dakar la nécessité de renforcer leur partenariat en mettant l’accent sur la promotion de la paix et de la stabilité.
"La raison essentielle de cette audience est de travailler sur la paix et le développement. Car, il est clair que sans paix il n’y a pas de développement. Et c’est pour cela que nous avons commencé nos projets de stabilité dans la région des Grands Lacs", a déclaré Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, après une audience avec le président sénégalais, au palais de la République.
L’entrevue portait sur la "Déclaration de Nouakchott" concernant le pastoralisme (élevage) et la "Déclaration de Dakar" sur l’irrigation, qui ont été adoptées lors des deux conférences organisées par la Banque mondiale et le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS, 13 pays) à Nouakchott (le 29 octobre) et à Dakar (30 octobre)".
"Il ne s’agit plus d’attendre que la paix soit retrouvée pour agir ou se pencher sur les questions de développement", a dit M. Kim, ajoutant qu’il est ’’important d’assurer les conditions de stabilité dans la sous-région ouest-africaine’’.
La Banque mondiale souhaite aussi que la stabilité et la paix règnent dans l’Afrique des Grands Lacs, qui comprend le Burundi, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.
Si les autres pays sont dans une relative stabilité, la RDC est secouée par une guerre opposant, depuis 2011, l’armée régulière aux rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23). Les deux parties négocient un accord de paix depuis décembre dernier.
Cette approche paix et stabilité, c’est la même "que nous avons dans le Sahel", a affirmé le président de la Banque mondiale. "Nous la poursuivrons dans toutes les régions, pour une situation de stabilité durable", a-t-il expliqué.
Macky Sall et Jim Yong Kim sont revenus sur la conférence de Nouakchott sur l’élevage et celle de Dakar concernant l’irrigation. "L’objectif est de faire passer le total des surfaces irriguées de 400.000 hectares à un million d’hectares, dans les prochaines années", dans le Sahel, a précisé le président de la Banque mondiale.
"La semaine dernière, a-t-il ajouté, nous avons pris l’engagement, avec les ministres concernés de la sous-région, de doubler les revenus des éleveurs, dans les cinq ans à venir."
M. Kim a aussi salué le rôle joué par Macky Sall pour la stabilité du continent, de la sous-région surtout.
"Deux choses m’ont marqué chez le président Sall. Il s’agit de son engagement pour le recul de la pauvreté dans son pays et sa volonté d’utiliser les expériences internationales, afin de les appliquer au Sénégal", a-t-il dit par ailleurs.