Les travailleurs des Grands Moulins de Dakar (GMD) ne décolèrent pas. Ils déclencheront une grève, les 24 et 25 septembre prochains, pour dénoncer le licenciement ‘’sans fondement juridique’’ de 5 de leurs camarades.
Le climat social est de plus en plus délétère au sein des Grands Moulins de Dakar (GMD). Pour cause, les travailleurs n’ont toujours pas obtenu satisfaction. Leur principale revendication est la réintégration de cinq de leurs membres licenciés ‘’arbitrairement’’.
Cela fait donc quatre mois qu’ils dénoncent une ‘’injustice érigée en mode de gouvernance par la direction générale de l'entreprise’’. Car cette dernière maintient sa décision, malgré une médiation qui a été menée par la présidente du Haut conseil du dialogue sociale, des signataires religieux et des personnes de bonne volonté. Très en colère, les employés des GMD se sont mobilisés ce weekend, au siège de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), pour informer l’opinion de leur plan d’action à mettre en œuvre dès jeudi prochain.
Ainsi, ils entament une grève ‘’d’avertissement’’ de 48 heures les 24 et 25 septembre, et la tenue d'un sit-in dans la journée du 24 septembre devant la direction des Grands Moulins de Dakar.
Depuis le 10 août dernier, le préavis de grève déposé par les travailleurs est arrivé à terme. Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’industrie agro-alimentaire, affilié à la CNTS, Lamine Fall, rappelle que ‘’leur Intersyndicale a usé de toutes les voies de recours pour résoudre le conflit collectif qui perdure aux GMD. Il s’en est suivi un dépôt de préavis de grève le 10 août 2020, après l’échec de la tentative de conciliation devant l’Inspection régionale du travail et de la sécurité sociale’’ de Dakar.
Pour parer à la grève qui commence ce 24 septembre, la direction des GMD aurait menacé de recruter une pléthore de journaliers appelés à remplacer les travailleurs en grève. ‘’C’est au mépris de la réglementation’’, tonne le porte-parole du jour. ‘’En substance, il est énoncé, à l’article 12 du décret 2009-412 du 23 décembre 2009 : Qu’il est formellement interdit de recourir à des travailleurs temporaires pour remplacer le personnel en grève licite d’une entreprise’’, a-t-il rappelé.
Ainsi, l’Intersyndicale tient à mettre en garde ceux qui seront amenés pour tenter de briser leur action de grève. ‘’Ils en subiront les conséquences. En tout cas, tous les moyens juridiques seront mis en œuvre pour faire sanctionner les coupables’’, dit-il. ‘’Notre grève se justifie, car nous sommes respectueux de la loi et nous entendons assurer la défense des droits et intérêts des travailleurs parmi lesquels figurent les meilleures conditions d’emploi en faveur des travailleurs’’, a-t-il ajouté.
Depuis le 5 juin 2020, le DGA des GMD, Franck Bavard, et son DRH Pape Abdoulaye Djigal, avaient pris la décision de licencier huit délégués du personnel et cinq autres travailleurs, sur la base de propos qu’ils auraient tenus dans un groupe WhatsApp. Saisie d’une demande d’autorisation de licenciement de huit délégués du personnel introduite par le directeur général adjoint, l’Inspection régionale du travail et de la sécurité sociale a considéré les motifs allégués ‘’sans fondement juridique’’ et a rejeté leur demande.
Le bras de fer qui oppose actuellement les travailleurs des GMD et leurs employeurs concerne le dossier des cinq restants.