Entre mars et juillet derniers, des milliers de Sénégalais vivant dans divers pays ont été rapatriés. L’information est donnée dans le rapport de l’Indicateur de gouvernance des migrations du Sénégal de l’Organisation internationale des migrations.
Le rapport de l’Indicateur de gouvernance des migrations (IGM) du Sénégal de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sera publié aujourd’hui. Une ébauche dudit document qui a été parcouru par ‘’EnQuête’’ renseigne que les IGM visent à soutenir une politique migratoire bien gérée en aidant les pays à dresser le bilan des structures de gouvernance migratoire et identifier les priorités sur la voie à suivre.
Selon la note, face à la pandémie de la Covid-19, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a mis en place, au niveau central, une cellule chargée de la coordination, de la gestion de crise afin d’apporter assistance aux Sénégalais de la diaspora.
Ainsi, en collaboration avec les missions diplomatiques et consulaires, au total 12 584 Sénégalais établis dans au moins 20 pays ont été rapatriés, entre mars et juillet 2020. Le gouvernement du Sénégal a également organisé le rapatriement de 5 203 Sénégalais vers leurs pays de résidence, à savoir la France, l’Espagne, l’Italie et la Belgique. Des rapatriements en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont été également réalisés du Maroc et de la Mauritanie vers le Sénégal.
‘’Le gouvernement sénégalais a également envoyé une aide financière à un certain nombre d'étudiants résidant à Wuhan, en Chine. Le Sénégal a mis en place un plan de contingence sectoriel pour sa diaspora dans 147 pays à travers le monde, permettant d’assister financièrement les familles ayant connu un décès durant la pandémie, quel qu’en soit la cause, d’assister les personnes malades, les étudiants non-boursiers à l’étranger, les Sénégalais bloqués ainsi que toute personne en situation de vulnérabilité, pour un montant total de 12,5 milliards de francs CFA’’, lit-on dans le rapport.
En outre, selon le document, le Sénégal n'a pas encore officiellement adopté une politique migratoire formelle. Depuis 2017, le pays dispose d’une politique nationale migratoire (PNMS) validée sur le plan technique. Et en juillet 2020, elle est en attente d’une validation politique et législative par le Conseil interministériel et l'Assemblée nationale. La PNMS, d’après la même source, a été élaborée sous la supervision du ministère de l’Économie, des Finances et de la Planification, et couvre les aspects de la gestion des données, l'économie et l'emploi, les droits humains et l’égalité des sexes, la santé, l’environnement et la gestion intégrée des frontières.
Concernant les IGM, elles aident les pays à identifier les bonnes pratiques ainsi que les aspects qui pourraient être renforcés et offrent un aperçu des leviers politiques que les pays peuvent utiliser pour développer leurs structures de gouvernance migratoire.
Cependant, les IGM reconnaissent que les pays font face à des réalités, défis et opportunités différents. Par conséquent, elles ne classent pas les pays selon la conception ou la mise en œuvre de leurs politiques migratoires. Enfin, elles ne mesurent pas l’impact des politiques migratoires, ni l’efficacité institutionnelle. Elles dressent plutôt le bilan des politiques migratoires en vigueur et agissent comme un cadre de référence qui offre un aperçu des mesures que les pays pourraient prendre en compte, au fur et à mesure qu’ils progressent vers une bonne gouvernance des migrations. Elles comportent un ensemble d’environ 90 indicateurs regroupés sous les 6 différentes dimensions de gouvernance des migrations. Il s’agit des droits des migrants, de l’approche associant l’ensemble du gouvernement, de partenariats, de bien-être socioéconomique des migrants et de la société, de mesures efficaces pour faire face aux aspects d’une crise relative à la mobilité et la migration sécuritaire, ordonnée et régulière.