PolitiqueMahammed B. A. Dionne, SG de la Présidence de la République : “Les multiples réalisations du Plan décennal ont produit des résultats notoires“
Après les fortes précipitations enregistrées sur la presque totalité du territoire national et ayant entraîné dégâts et pertes en vies humaines, nombreux sont ceux qui ont pointé du doigt la gestion des inondations par l’État, l’accusant même de n’avoir rien fait pour anticiper de telles catastrophes. Dans cet entretien, le Secrétaire général de la Présidence de la République tempère. Mahammed Boun Abdallah Dionne est revenu sur les nombreux ouvrages réalisés, depuis 2012, à Dakar et dans plusieurs régions, grâce au Plan décennal de lutte contre les inondations (Pdli), un programme d’anticipation qui résulte de la vision éclairée du Chef de l’État. Ces travaux, assure-t-il, par leur nombre et qualité, ont fortement contribué à amoindrir les dégâts.
Le Président de la République a ordonné, le week-end dernier, le déclenchement du Plan Orsec sur l’étendue du territoire national, suite aux pluies diluviennes qui ont entraîné des dégâts et des pertes en vies humaines. Pourtant l’Anacim et l’Agrhymet avaient annoncé très tôt une saison très pluvieuse. L’État avait-il pris en compte ces informations ?
À la suite du Chef de l’État, Son Excellence le Président Macky Sall, je voudrais exprimer notre solidarité à tous nos compatriotes qui ont eu des sinistres et se sont retrouvés démunis à cause de cette catastrophe naturelle. Aussi, en cette triste circonstance, permettez-moi de m’incliner devant la mémoire des disparus et d’exprimer ma plus vive compassion aux familles éprouvées.
Oui, l’Anacim et le Centre régional Agrhymet, dans leur mise à jour des prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques de juillet 2020, avaient annoncé des niveaux de précipitations et des écoulements dans les bassins fluviaux bien supérieurs à la moyenne dans toute la bande sahélienne. Bien au-delà du Sahel, il s’agit d’un phénomène mondial, car le climat n’a pas de frontière. Les dérèglements climatiques impactent, en réalité, le climat global de notre planète Terre. Pendant que le territoire national recevait, samedi dernier, l’équivalent d’un trimestre d’eaux pluviales en une seule fois, de fortes inondations détruisaient plus de 5200 maisons au Nigeria, précisément dans l’État de Kano, tuant également plusieurs personnes. De la même manière, l’Égypte et la côte de la mer Rouge étaient touchées par des inondations à la suite de fortes pluies. Il en était de même en Algérie où des pluies diluviennes ont provoqué des crues à Batna et Tebessa.
En Turquie, les inondations ont fait quatre morts et 11 disparus dans la province de la mer Noire. Plus loin de nous, en Corée du Sud, un typhon, avec des vents soufflant à 180 km/h, paralysant par moments le transport aérien, installait le chaos à Busan, la deuxième ville du pays. Le Vénézuela n’était pas en reste durant ce week-end de pluies torrentielles, plusieurs villes de l’État de Zulia étant paralysées. J’aurais pu, ici, vous lister plusieurs dizaines de pays situés sur les cinq continents et dont la population est exposée, depuis plusieurs années déjà, aux conséquences des changements climatiques.
C’est en anticipation de ce mouvement que le Président Macky Sall a mis en place, dès 2012, le Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli 2012-2022), d’un budget global de 766,988 milliards de FCfa, qui est venu structurer et renforcer l’intervention de l’État dans cette lutte. Ces investissements sont prévus à travers trois phases : une phase d’urgence 2012-2013 de 66,375 milliards de FCfa, une phase à court terme allant de 2014 à 2016 et dotée de 250,603 milliards de FCfa et une phase à moyen et long termes pour la période 2017-2022 avec une somme de 450,009 milliards de FCfa. Je pourrais revenir sur les réalisations du Gouvernement à chacun de ses trois temps.... suite de l'article sur Le Soleil