Pour Aly Ngouille Ndiaye, il faudra attendre l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral demandés par l’opposition pour connaître la date exacte des élections locales prévues au plus tard le 28 mars 2021. C’est là une sorte de brèche ouverte par le ministre de l’Intérieur pour un éventuel report.
L’incertitude plane sur la tenue des élections locales prévues au plus tard le 28 mars 2021. Tout est, en effet, suspendu à l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral par des experts indépendants. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, qui était hier l’invité de l’Edition spéciale de Seneweb, a souligné que ce contrôle «sur place et sur pièce» est une sollicitation de l’opposition elle-même qui en avait fait la principale condition pour participer à des élections. Et d’après Aly Ngouille Ndiaye, les différentes parties prenantes au dialogue ont retenu de partir de la date de 2016, année où les cartes biométriques ont été lancées, jusqu’à la dernière élection présidentielle de février 2019. Mais, même s’il ne le dit pas, le ministre semble envisager, dans son argumentaire, un autre report des élections territoriales. «Cela prendra du temps mais nous sommes d’accord sur le principe. Ils (les opposants) demandent un audit sur place et sur pièce de tout le processus. Donc, tant que cela n’est pas terminé jusqu’à avoir les résultats, on ne peut pas faire autre chose, on ne peut qu’attendre la fin. Après cette étape, il faudra ouvrir le fichier, tenir compte des observations sur l’audit. Si on rouvre le fichier, normalement les jeunes qui n’avaient pas encore l’âge de voter -ils doivent tourner autour de 800 mille- doivent pouvoir voter. Et cela prendra également du temps. Ensuite, on va ouvrir une période contentieuse, confectionner les cartes et les distribuer. Donc, c’est après tout cela qu’on dira avec exactitude quand est-ce qu’on ira aux élections», a-t-il expliqué.
«Je sais que l’organisateur des élections sera un point de désaccord»
Mais, dans l’absolu, Aly Ngouille Ndiaye se dit aujourd’hui «prêt» à organiser des élections car, assure-t-il, il y a le matériel et l’expertise qu’il faut. Mais faudrait-il encore que les acteurs du dialogue s’accordent sur l’organisateur des élections. «L’opposition ne veut pas du ministre de l’Intérieur comme étant organisateur des élections, mais ils n’ont pas dit, de façon précise, comment ils le veulent. Certains parlent d’une Haute autorité alors que d’autres proposent un ministre chargé des Elections. Mais un ministre, c’est le président de la République qui lui confère ses prérogatives. Donc, je sais que ce point sera un point de désaccord», dit-il. Pour le moment, la commission a décidé de remettre ce point sur la table après l’évaluation du processus et l’audit du fichier.
Sur le limogeage du Directeur général de Dakar dem dikk, Moussa Diop, Aly Ngouille Ndiaye ne veut pas lier cette décision à la sortie de ce dernier sur la question du 3eme mandat. Mais il rappelle que «le Président n’a pas besoin d’alibi pour limoger qui que ce soit parce que c’est la loi qui lui confère ce pouvoir discrétionnaire».