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Des millions de préservatifs distribués au Sénégal : La colère et les craintes de l’imam Babacar Ndiour
Publié le mercredi 2 septembre 2020  |  Enquête Plus
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Dans son message adressé aux fidèles musulmans, à l’occasion de la fête du Nouvel An, l’imam de la grande mosquée de Moussanté a piqué une colère noire, du fait du taux élevé de préservatifs distribués dans le pays. Babacar Tafsir Ndiour prône l’arrêt de la promotion de ces produits.

Il a habitué les musulmans à ses sermons qui traitent le plus souvent de politique. Mais, à l’occasion du Nouvel An musulman, Babacar Tafsir Ndiour a complètement changé de registre. Cette fois, il a consacré une partie de son speech au dernier rapport du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) rendu public au début du mois d’août. Ledit document a révélé que plus de 17 millions de préservatifs ont été distribués durant l’année 2019, sur toute l’étendue du territoire national. Et de façon gratuite. L’imam de la grande mosquée de Moussanté voit, dans cette démarche, une tentative de promotion de la sexualité chez les plus jeunes.

‘’Quand on arrive, dans un pays, à distribuer 17 millions 400 mille préservatifs, il y a de quoi s’inquiéter. Et cela veut dire qu’il n’y a pas la paix. Il y a beaucoup de choses à revoir. Quand on va jusqu’à dire que les enfants doivent vivre pleinement leur sexualité, on doit également s’inquiéter. Comment un enfant de 12, 13, 14 ou 15 ans doit-il vivre sa sexualité ?’’, s’est interrogé Babacar Tafsir Ndiour, affirmant qu’il y a beaucoup de pratiques à bannir dans ce pays.

L’imam de la grande mosquée de Moussanté soutient qu’on ne peut refuser de donner à un enfant en mariage et lui apprendre la sexualité à l’âge de 12 ans. Pour lui, c’est une ‘’grande contradiction’’. C’est pourquoi, appelle-t-il les uns et les autres à cesser toute pratique visant à promouvoir la sexualité chez les jeunes.

Par ailleurs, il se réfère aux textes et recommandations de la religion musulmane pour montrer aux plus jeunes la voie à suivre. ‘’L’islam promeut l’abstinence totale jusqu’au mariage. Aujourd’hui, on voit et entend du tout dans ce pays. Si, comme si on disait aux jeunes, vous pouvez faire l’amour, mais l’essentiel, c’est de ne pas contracter une maladie ou une grossesse non désirée, on leur dit tout simplement que pour éviter que tout cela n’arrive, il faut juste que vous utilisiez des préservatifs. C’est ce que je comprends de leur démarche. Et c’est trop grave’’, a regretté l’enseignant à la retraite.

Cependant, l’imam Babacar Tafsir Ndiour soutient qu’il y a une chose beaucoup ‘’plus grave’’ et dont il faut travailler à y mettre un terme. Au risque, dit-il, de plonger davantage les enfants dans une sexualité aux multiples conséquences. Ce qui est plus grave, insiste-t-il, c’est le fait que les enfants aient tout découvert avant même d’atteindre l’âge de 16 ans. ‘’Allez au lycée Malick Sy. Dans cet établissement, on y trouve que des enfants. Le plus âgé peut avoir juste 20 ans. Mais on y trouve un tableau sur lequel on affiche des messages qui parlent de préservatifs. C’est une façon de montrer aux jeunes comment on utilise ces produits. C’est ça la chose la plus grave. ‘Préservatif parfumé, préservatif perlé, ‘kiss me’ (mooy fonema)’…C’est quoi tout ça ? Encore qu’ils disent que ce sont les préservatifs qui peuvent sauver les jeunes’’, a fulminé l’imam Ndiour.

Il invite les jeunes à tourner la page des ‘’Kiss me’’ et à se conformer uniquement aux préceptes de l’islam afin, dit-il, de tracer d’ores et déjà le chemin qui peut les conduire à bon port. Pour inverser la tendance, l’imam de la grande mosquée de Moussanté demande aux parents de maintenir leurs enfants à la maison et de ne surtout pas les autoriser à sortir pendant les fêtes de fin d’année, notamment le 31 décembre.

GAUSTIN DIATTA (THIES)
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