Le nouvel homme fort du Mali s’appelle Colonel Assimy Goïta. Après le coup d’Etat qui a emporté le président Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, il a été désigné chef du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Il est de facto le chef de l’Etat malien. On le voit ici, entouré par des Américains. Agé d’une quarantaine d’années, il était jusque-là le patron des forces spéciales maliennes.
« Le Mali se trouve dans une situation de crise sociopolitique, sécuritaire. Nous n’avons plus le droit à l’erreur. Nous, en faisant cette intervention hier, nous avons mis le pays au-dessus [de tout], le Mali d’abord », a-t-il dit, entouré de militaires armés.
L’officier d’une quarantaine d’années est issu du Prytanée militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, qui forme les meilleurs éléments de l’armée et est également diplômé de l’École inter-armes de Koulikoro, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Il était jusqu’ici le patron des Forces spéciales maliennes basées dans le centre du pays, une région en proie depuis 2015 à des violences djihadistes et intercommunautaires, ont indiqué à l’Agence France-Presse des membres de son entourage, qui le disent « très rigoureux ». Plusieurs militaires s’exprimant sous le couvert de l’anonymat ont estimé que c’est lui le véritable instigateur du coup d’État qui a fait tomber le président Keïta après sept années de pouvoir. Il est de la même promotion que plusieurs autres membres de la junte, dont le colonel Malick Diaw, selon son entourage.
Déjà apparu la veille à la télévision
Le colonel Goita était apparu à la télévision dans la nuit de mardi à mercredi lors de l’annonce par un groupe de militaires de la création de ce comité qui a poussé à la démission le président Keïta, mais il n’avait pas pris la parole. Il s’exprimait mercredi après avoir rencontré de hauts fonctionnaires au siège du ministère de la Défense. « Il était de mon devoir de rencontrer les différents secrétaires généraux pour que nous puissions les assurer de notre soutien par rapport à la continuité des services de l’État », a-t-il expliqué. « À la suite de l’événement d’hier qui a abouti au changement de pouvoir, il était de notre devoir de donner notre position à ces secrétaires généraux pour qu’ils puissent travailler », a-t-il poursuivi.