La suspension du stade Léopold Sédar Senghor est loin d’être levée par la Confédération africaine de football (CAF). Si le délai d’un an a expiré depuis hier, vendredi, à minuit, le temple du football sénégalais ne peut toujours pas abriter des matches internationaux. Il reste soumis à deux conditions qui ne sont toujours pas remplies.
Les délais de la suspension du stade Léopold Sédar Senghor ont expiré depuis hier, vendredi 29 novembre. Toutefois, les «Lions», ni aucun club sénégalais ne peuvent jouer sur cette pelouse. Et pour cause, le Sénégal n’a pas encore rempli les conditions requises pour faire lever définitivement la sanction que l’instance continentale lui avait infligée, suite aux incidents qui avaient émaillé le match retour Sénégal-Côte d’Ivoire du 13 octobre 2012, comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2013 en Afrique du Sud.
Cette sanction d’une année ferme assortie d’une amende de 25 millions FCFA infligée à la Fédération sénégalaise de football avait condamné les «Lions» à l’errance.
Pourtant, le jury disciplinaire de la CAF n’avait pas eu la main trop lourde dans le dossier dit des incidents. Réuni au siège de la CAF au Caire au mois novembre 2012, il avait pris les décisions suivantes : «Suspendre le stade Léopold Sédar Senghor pour une durée d’un an à partir de la date de notification de cette lettre (le 29 novembre, Ndlr)».
Après l’expiration de la sanction (29 novembre 2013), la suspension devait être levée à condition d’«envoyer à la CAF, un rapport des autorités sécuritaires nationales confirmant que le stade de Léopold Sédar Senghor remplit les conditions nécessaires en termes de sécurité pour réorganiser des matches Internationaux».
Suite à ce rapport, rappelle-t-on, la CAF missionnera un officier de sécurité pour inspecter le stade et confirmer ou non que le stade peut abriter les matches internationaux.
Or, le Sénégal n’a pas encore rempli «sa» condition. Une lenteur qu’une source fédérale qualifie de «sabotage savamment orchestré de la part du département des sports». «D’ici huit mois, ils ne vont pas démarrer les travaux», tempête notre interlocuteur qui cache mal son pessimisme.
Mais, selon un cadre du ministère des Sports que nous avons joint au téléphone hier, les travaux ne devront plus tarder. «Nous avons mis en place une commission dirigée par le directeur des infrastructures et qui est composée du directeur de la Haute compétition et du Conseiller technique N°1 du ministre des Sports», confie-t-il. Et d’ajouter : «nous avons lancé l’appel d’offre et les travaux seront incessamment lancés».
A noter que si les éliminatoires de la CAN 2015 ne débutent qu’au mois de septembre 2014, les clubs sénégalais qualifiés pour les compétitions africaines n’attendront pas cette date pour en découdre avec leurs homologues. Aussi devront-ils, le cas échéant, se contenter de la laborieuse pelouse du stade Demba Diop.
La CAF exige une grille de sécurité
Pour que le Sénégal ne puisse plus revivre les incidents du 13 octobre 2012 ayant conduit les «Lions» à organiser leur match à…l’extérieur, la Confédération africaine de football (CAF) exige plus de sécurité au stade Léopold Sédar Senghor.
L’instance continentale du football a formulé comme principale recommandation une «grille de sécurité» confie une source au département des Sports. Ce qui cantonnerait les supporters dans les gradins et sécuriserait les acteurs (joueurs, officiels et arbitres). Mais selon certaines sources, l’Etat de Sénégal veut faire plus. Le département des Sports est tombé sous le charme de la construction architecturale du stade Mohamed V.
Le Grand Stade de Casablanca où les «Lions» ont accueilli les «Eléphants» de la Côte d’Ivoire pour le compte du barrage retour des éliminatoires de la coupe du monde 2014, le 16 novembre dernier, dispose d’une grande fosse qui sépare les gradins de l’aire de jeu. Du côté du département des Sports, on soutient que cette fosse de quelques mètres, renforcerait davantage la sécurité au stade Léopold Sédar Senghor. Mieux, l’Etat entend aussi installer un système de vidéo surveillance capable de «démasquer» les éventuels faiseurs de troubles. La première phase de ses travaux devrait coûter 580 millions F Cfa.