La coalition And deffaratt Chambre de commerce et le Collectif des élus de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar pour la transparence (Na leer) relèvent une «crise institutionnelle et financière» à la Chambre de commerce de Dakar. Les deux organisations pointent du doigt l’actuelle direction, en «complicité avec madame le ministre du Commerce».
La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad) traverse une «crise institutionnelle et financière du fait de l’illégitimité et de l’illégalité de certains de ses membres élus». Telle est la conviction de la coalition And deffaratt Chambre de commerce et du Collectif des élus de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar pour la transparence (Na leer). Dans un communiqué de presse conjoint, ces deux organisations accusent les membres de la direction actuelle de «chercher à toujours se maintenir par des manœuvres frauduleuses pour s’accaparer des fonds publics destinés à soutenir l’entreprenariat à des fins personnelles».
Ces deux structures dénoncent «l’illégitimité et l’illégalité» de certains membres de la Cciad. «Suite aux élections consulaires des 1er et 2ème tours tenues respectivement les 1er et 20 août 2010, certaines sous sections ont été annulées et rendant l’Assemblée de la Cciad incomplète. (Voir arrêts n° 1 du 12 juillet 2011 de la Cour d’appel de Dakar et n° 40 et 41 de la Cour suprême). L’unique voie qui s’offre au ministre du Commerce était la réorganisation d’élections dans ces sous-sections annulées (lire article n° 38 du décret 2003-827 du 10 octobre 2003», regrette le communiqué. Selon la note, le ministre du Commerce, dans son «silence troublant et suspect, a permis le remplacement du président décédé par le premier vice-président intérimaire M. Daouda Thiam avec la complicité du bureau, en violation flagrante de l’article 15 et 53».
«Plus de 20 milliards dépensés sur des bases frauduleuses»
Ces organisations protestataires ajoutent : «Nonobstant cela, madame le ministre du Commerce a fait convoquer une Assemblée générale le 27 novembre 2019 en battant le rappel des troupes constituées de membres de sous-sections annulées dont l’actuel président Monsieur Abdoulaye Sow, en violation flagrante de décisions de justice rendues dans cette affaire (voir arrêt n° 1 de l’Assemblée générale de Cour d’appel et de l’arrêt n° 41 de la Cour suprême en date du 8 décembre 2011).» Les pourfendeurs de l’actuelle direction de la Cciad notent également des «irrégularités» dans la nomination du secrétaire général de la Cciad à travers l’arrêté n° 006887 du 21 février 2020 portant nomination du secrétaire général de la Cciad.
Pour ces deux organisations, la décision ministérielle «viole de manière maladroite et en toute illégalité le décret 2003-827 en son article 55». Selon elles, des «violations flagrantes» ont été constatées en matière budgétaire avec l’article 52. «Plus de 20 milliards ont été encaissés sur des fonds publics ces dix dernières années et dépensés sur des bases légères et frauduleuses, sans aucun investissement majeur pour la Cciad. Ces divers fonds provenant des ponts bascules installés au port de Dakar, du Conseil des chargeurs (Cosec) et du terrain abritant les deux stations Total, du magasin Auchan et de la Société générale de banques au Sénégal (Sgbs) d’une superficie de 7 833 m2», relèvent-elles. Ces opérateurs économiques déplorent que l’institution consulaire symbolisant la puissance d’un secteur privé fort et efficace est «délaissée par le gouvernement». Ce qui, à leurs yeux, «prouve à suffisance que l’Etat n’a aucune intention d’accompagner les acteurs économiques vers un secteur privé national fort».