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Collectif pour la défense du patrimoine de Sandaga : la destruction n’est pas une option
Publié le vendredi 7 aout 2020  |  sudonline.sn
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© Ministère par DR
Début des opérations de démolition du marché Sandaga
Dakar, le 3 août 2020 - Les opérations de démolition du marché Sandaga de Dakar ont démarré. Le marché historique, logé en plein cœur de la capitale va être reconstruit.
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Selon le Collectif pour la Défense du Patrimoine de Sandaga, les arguments brandis par les autorités politiques pour justifier l’opportunité de détruire le marché Sandaga ne tient pas la route. En conférence de presse, hier mercredi 5 août, il a tout simplement battu en brèche les raisons évoquées pour légitimer une telle décision de reconstruction dudit marché.

Le Collectif pour la Défense du Patrimoine de Sandaga s’est interrogé hier, mercredi 5 août, face à la presse sur l’opportunité qu’il y avait à détruire le marché éponyme. Pour comprendre au mieux la pertinence et l’opportunité d’une telle décision, le Collectif s’est posé un certain nombre de questions : la Commission supérieure des monuments historiques a-t-elle été saisie ? L’option de démolition a-t-elle été autorisée ? La reconstruction est-elle proposée sur la base d’un permis de construire?

Au-delà de savoir s’il y avait un architecte à la manœuvre ou un autre projet venu s’y greffer, s’est posée la question de savoir les raisons pour lesquelles le marché Sandaga devrait être détruit. Est-il vétuste au point de constituer un risque pour la sécurité des personnes? Pourquoi les rapports en faveur de cette thèse ne sont-ils pas rendus publics? Un ensemble de questions qui en appellent d’autres : Les populations riveraines et les populations de Dakar ont-elles été consultées spécifiquement sur ce projet? Que faire de la valeur patrimoniale de cet édifice, de son impact urbanistique ?

Voilà entre autres questions auxquelles le Collectif attend des réponses précises pour donner le ‘’quitus’’ aux promoteurs d’un nouveau centre commercial. Mamadou Berthe architecte et membre dudit Collectif de dire: «Nous voulons que quand une décision impactant notre vie est prise que les décisionnaires viennent discuter avec les gens ». Il s’est par ailleurs demandé si « toutes les procédures légales ont été respectées d’autant plus que c’est un monument historique et pour y intervenir il faut l’autorisation de la commission supérieure des monuments historiques».

Annie jouga, architecte et conseillère culturelle à la ville de Dakar a pour sa part invité à un minimum de prérequis. «Je crois qu’il faut qu’on revienne à l’orthodoxie», a-t-elle indiqué. Autrement dit, «Un projet de cette envergure, implique un partage d’idées». Car, pour elle «l’avis du citoyen est très important lorsqu’il est question d’identité». Et de souligner pour convaincre: «Dans les années 60 ,quand un architecte a voulu transformer Gorée, le président Senghor avait eu la clairvoyance de consulter d’abord la population de Gorée ensuite celle de Dakar. Et c’est comme ça que cela doit se faire pour tout projet de cette envergure».

Dans le même sillage, l’architecte Jean Charles Tall souligne qu’ « un projet d’architecture n’est pas fait pour se faire plaisir. En réalité des projets de cette dimension obéissent à une logique et un certain nombre de besoins. Aujourd’hui, admet-il, «il est évident qu’on doit travailler sur Sandaga parce qu’on a un monument classé patrimoine historique mais qui en même temps n’était plus vu… »

L’option ne saurait dans ce cas être la destruction.
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