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Gestion de la Covid-19 au Sénégal: Thierno Bocoum assène ses vérités à l’État
Publié le jeudi 6 aout 2020  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
La Fondation Konrad Adenauer dresse le bilan des législatives
Dakar, le 17 août 2017 - La Fondation Konrad Adenauer a organisé une table ronde pour tirer le bilan des dernières élections législatives tenues le 30 juillet. Des acteurs politiques, de la société civile et des membres de l`administration électorale y ont pris part. Thierno Bocoum, responsable politique
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La situation s’empire, les populations optent pour l’incivisme et le gouvernement dans son mutisme se perd dans ses tactiques. Comme une trompette d’alerte à la bouche, plusieurs épidémiologistes et spécialistes en santé publique ont attiré l’attention sur la gestion «houleuse et incohérente» de l’État face à cette pandémie du nouveau coronavirus dans le pays.

Plus de 10000 sénégalais ont déjà contracté cette maladie et 218 sont décédés, à la date d’hier, mercredi. La maladie commence à prendre ses aises en Afrique comme l’illustre les cas de l’Afrique du Sud, la Gambie et même la Mauritanie, qui sont dans une situation inquiétante. Voilà autant de raisons qui ont poussées l’ancien parlementaire, Thierno Boccoum a trempé sa plume dans le vitriol pour laisser entendre «il n’y a pas eu d’État dans la gestion de cette pandémie».
«Que l’État arrête de se défausser sur les Sénégalais» a déclaré le président du mouvement «AGIR» pour dénoncer une gestion «sans boussole» de cette pandémie par l’État du Sénégal. Si la situation s’aggrave au quotidien, le gouvernement à travers plusieurs communications essaie de faire porter le fardeau du fiasco de ses tactiques de riposte contre cette pandémie dans le pays aux populations. Et pour l’ancien parlementaire, « cette propension de certains membres du pouvoir à tout mettre sur le dos des populations dans l’échec de la gestion chaotique de la COVID-19 est inacceptable ».
Pour rappel, le ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Saar avait pointé du doigt le comportement des populations relativement au non-respect des gestes barrières tout en indiquant « le réveil d’une prise de conscience populaire » comme une solution sans jamais vouloir mettre en place des mesures contraignantes à cet effet.

C’est dans ce spectre d’analyse que M. Boccoum a indiqué que «les populations ont bon dos. Qui peut répondre au nom des populations ? Personne. Ils préfèrent s’adresser à une entité qui ne parlera pas et qui ne désignera pas son porte-parole de sitôt». Aussi, malgré les multiples avis contradictoires d’agrégé en épidémiologie et spécialistes en santé publique, le mutisme de l’État est «inconcevable» pour plusieurs spécialistes en santé. «Quand on demande à ses compatriotes de vivre avec le virus sans les prémunir du risque de mourir du virus en prenant des dispositions exigeant le respect des mesures barrières et le port systématique du masque, on ne doit pas s’étonner du nombre de morts important que nous recensons, presque quotidiennement», lâche M. Boccoum.

Et de poursuivre : «quel est ce pays sérieux qui a décidé de vivre avec le virus sans mettre en place un mécanisme de sanction contre les citoyens récalcitrants aux mesures barrières ? Il n’existe pas. Quelle est cette population au monde qui respecte scrupuleusement toutes les mesures d’un gouvernement sur simple recommandation ? Elle n’existe pas. Quel est aussi cet État sérieux qui exige le port du masque sans en distribuer en quantité industrielle, qui veut sanctionner les récalcitrants sans donner des moyens de déploiement à ses forces de sécurité et de défense ? ».

C’est donc selon ce dernier, du théâtre, un vrai folklore cette politique de l’État qui exige le respect des gestes barrières sans aucune mesure contraignante. « Vivre avec le virus doit être accompagné de la présence régalienne de l’État avec des mesures qui s’appliquent » soutient-il. Par ailleurs, la situation économique du pays se dégrade et cela a constitué l’une des raisons phare qui ont conduit à une opération de sauvetage laissant libre cours à la circulation du virus dans le pays par la levée de l’État d’urgence assorti du couvre-feu.

Et à ce propos, Thierno Boccoum fait savoir que «quand l’État est en pleine noyade dans le lac du mimétisme en ignorant ses réalités socio-économiques, il ne peut se prévaloir de sa propre turpitude» car poursuit-il «quand l’État ne met en œuvre aucune mesure d’accompagnement pour un secteur privé occupant 90% de l’activité économique, il ne doit pas s’étonner que des Sénégalais crient famine».

Le pire révèle le président du mouvement «AGIR», «quand l’État crée des marchés nébuleux autour de la pandémie et enrichit des privilégiés, il ne doit s’étonner que les frustrations s’agrandissent au moment où le plus petit franc du Sénégalais est réclamé pour constituer une manne financière de lutte contre la pandémie».

Le gouvernement visiblement dépassé par la situation, le président du mouvement « AGIR » sans note d’euphémisme laisse entendre que « quand un État finit par faire comprendre qu’il est incapable de gérer une crise et qu’il n’est passable que dans la gestion courante d’un pouvoir, cela dénote un mal profond ». Non sans souligner que « c’est ce mal qu’il faut soigner, corriger» car poursuit-il «respectons tous ces sénégalais qui n’attendaient que des mesures cohérentes pour s’en accommoder. De grâce qu’ils ne les décroisent pas juste pour pointer d’un doigt accusateur les populations. Ça suffit !».
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