Rappelé à Dieu dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 août dernier à l’hôpital de Grand Yoff à Dakar (ex-CTO), le défunt Khalif de Médina Baye Ckeikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niasse sera finalement inhumé après demain jeudi 6 août dans la cité religieuse de Médina Baye qu’il a dirigée pendant ses dix (10) ans de «Khilafat» (autorité suprême religieuse).
Le défunt khalif de Médina Baye aura ainsi droit à une place dans le mausolée où reposent son père El Hadji Ibrahima Niasse (Baye) décédé en 1975, le 1er Khalif de celui Seydina Alioune Cissé, ses frères cadets Mouhamed Nazir Ibrahima Niasse, Cheikh Hady Ibrahima Niasse, Cheikh Mamoune Ibrahima Niasse, l’Imam Cheikh Assane Cissé, ses aînés El Hadji Abdoulaye Ibrahima Niasse, Mouhamed Dame Ibrahima Niasse, et tout récemment Seyda Fatimata Zahra Ibrahima Niasse.
De source proche de la famille, le 4e Khalif du défunt Cheikh El Hadji Ibrahima Niasse, aura aussi le privilège de bénéficier des mêmes principes d’inhumation que le prophète Mohamed (PSL) qu’il a tant chéri et qui lui a servi de référence toute sa vie durant. Le prophète qui est décédé un lundi de l’année 632 pour être porté à terre le mercredi suivant le temps de réunir toute sa famille, ses fidèles et serviteurs, a aussi inspiré Médina Baye pour prolonger la date de l’inhumation de son khalif jusqu’au mercredi le temps d’attendre l’arrivée de la plupart des disciples et fidèles venus de l’extérieur, du Ghana, de la Mauritanie, du Soudan, Niger, mais surtout du Nigéria où le marabout défunt passait la plupart de son temps.
De son vivant et chaque année durant, Papa Cheikh restait parfois plusieurs mois dans ce pays et beaucoup parmi ses proches le taquinaient d’être plutôt citoyen Nigérian que Sénégalais. D’ailleurs, c’est grâce à cette proximité avec la Nigéria, cet amour vis-à-vis de ce pays anglophone que le regretté marabout est allé jusqu’à se faire un «naturalisé» en parlant différentes les langues nationales de ce pays. Chez lui à Médina Baye, il parlait plus haoussa, swahili et bien d’autres dialectes propres à l’Afrique centrale, au monde arabe que le wolof ou autre langue locale à cause de son entourage exclusivement composé de ressortissants nigérians.
Une vingtaine de jeunes, tous venus de ce pays, qu’on trouvait tous les jours chez lui, qui filtraient les entrées et les sorties et qui étaient inlassablement aux services du marabout et sa famille. Mais aussi une résidence qui ne désemplissait jamais à chaque fois que Papa Cheikh était sur place.
Enfants, jeunes, femmes et même personnes adultes s’y croisaient régulièrement à la quête d’un quelconque soutien matériel, ou financier et même la dépense quotidienne pour certains chefs de famille auxquels le défunt khalif apportait régulièrement son aide. Ces personnes là ne provenaient pas seulement de la commune de Kaolack, mais de la plupart des contrées qui peuplent la région et même audelà. Hier, dans le quartier religieux de Médina Baye, ces personnes ont été les premières à pleurer «Papa» Cheikh ou regretter sa disparition. Bien que la date d’inhumation était un peu avancée pour 72 h après, ces personnes se sont regroupées en petits groupes pour prier ensemble ou se rappeler des bienfaits et autres actes de bienfaisance consacrés par le défunt marabout à leur endroit alors qu’il était encore parmi eux. D’autres ont préféré rester au village et venir à la date indiquée pour l’enterrement, mais poursuivront leurs rituels et prières au sein des places publiques ou des moquées de leurs lieux de résidence.