Des animateurs culturels très remontés contre Abdoulaye Diop

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Publié le jeudi 30 juillet 2020 | Enquête Plus

© aDakar.com par MC
Semaine de l`inclusion financière : Ouverture d`un Forum de haut niveau à la BCEAO
Dakar, le 19 novembre 2019 - Le deuxième jour de la Semaine de l`inclusion financière a été marqué par l`ouverture au siège de la BCEAO d`un Forum de haut niveau. Il porte sur le thème: "Promouvoir la culture financière pour une protection accrue des consommateurs dans l`UEMOA". Abdoulaye Diop, Vice-Gouverneur de la BCEAO (Photo)

En conférence de presse hier, au siège de Frapp/France dégage, de jeunes animateurs culturels, sortis de l’Ecole nationale des arts, ont dénoncé le ‘’népotisme’’ qui existe au niveau du ministère de la Culture. Ils exigent, dans les plus brefs délais, le recrutement de tous diplômés en animation culturelle.

Les jeunes diplômés en animation culturelle, soutenus par le mouvement Frapp/France dégage, ont fait part à la presse, hier, des problèmes auxquels ils sont confrontés. Ces jeunes, qui sont à la recherche d’emploi depuis la fin de leur formation à l’Ecole nationale des arts, accusent le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, d’avoir fait des recrutements anarchiques. Ce qui les poussent à qualifier ce dernier de ‘’ministre de l’inculture, du népotisme et du clientélisme’’.

En effet, selon eux, depuis qu'il est ministre, il a fait recruter 19 personnes de son bord politique au ministère de la Culture, au détriment des sortants de l'École nationale des arts’’. ‘’Une clientèle politique’’ composée de gens n’ayant pas le baccalauréat et n’ayant pas fait la formation’’, selon Guy Marius Sagna qui trouve cela ‘’insultant, inacceptable’’.

Pire, en 2019, note M. Sagna, en lieu et place de la promotion 2016, Abdoulaye Diop a choisi la promotion 2017, laissant en rade les diplômés d’Etat de la promotion 2016. Et parmi ces gens qui ont été recrutés en 2017, leurs parents sont en poste au niveau du ministère de la Culture, d’après eux.

Guy Marius Sagna croit ferme que confier les leviers de développement du Sénégal à des gens qui ne sont pas formés, contribue à maintenir le Sénégal au rang des pays les moins avancés. ‘’Nous estimons que, dans ce pays-là, il est venu le moment qu’il y ait un consensus sur plusieurs questions dont le respect d’un certain nombre de règles du jeu. Et parmi ces règles, nous devons respecter celles qui veulent que pour des postes, nous devons respecter la compétence, qu’il faut les mériter’’, dit-il.

Et d’ajouter : ‘’Le ministère de la Culture est même incapable de donner des stages rémunérés aux sortants de l'Ecole nationale des arts. Pendant ce temps, ils cannibalisent nos ressources.’’

Animateur culturel de formation sorti de la 38e promotion à l’Ecole nationale des arts, Yoro Cissokho renchérit : ‘’On a quatre promotions qui sont sur le marché du travail. Jusqu’à présent, on ne les a pas recrutés. Il s’agit de celles de 2016, 2018, 2019 et la dernière promotion qui doit sortir au mois d’août. La promotion de 2016 était la première sur la liste de recrutement, parce que cela se fait par ancienneté et ordre de mérite.’’

Pour être animateur culturel, il faut passer le concours d’entrée à l’Ecole nationale des arts, un concours qui est sélectif. Après ce concours, l’apprenant est formé durant trois ans et sort avec une Licence en animation culturelle. Avant 2004, après juste la formation, le recrutement était automatique dans les centres culturels. C’est en 2004 que l’Etat a abrogé le décret permettant le recrutement automatique des animateurs culturels. Ces gens-là ne devraient pas chômer aujourd’hui, aux yeux de Guy Marius Sagna. Mieux, il estime que le pays n’en a pas en nombre suffisant. Il déclare : ‘’Nous devrons en avoir des dizaines dans chaque département. Si la culture était valorisée, nous ne serions pas à ce stade-là au Sénégal, avec tous les maux qu’on connait aujourd’hui.’’

Par ailleurs, les animateurs culturels sortant de l’Ecole nationale des arts demandent aux personnes ayant atteint l’âge de la retraite au ministère de la Culture de céder leur place. ‘’Le ministère de la Culture est envahi par nos dignes mamans et dignes papas qui auraient dû, depuis longtemps, aller faire valoir leurs droits à la retraite, après une vie bien remplie. On ne peut pas accepter qu’ils continuent à occuper des postes que leur fils, à la fleur de l’âge, devrait occuper’’, fustigent-ils. ‘’Il y a au moins onze retraités dans les différentes structures du ministère qui acceptent la politique clientéliste du ministre, du népotisme’’, préviennent-ils.

C’est le recrutement ‘’immédiat’’ de 29 animateurs culturels en plus de ceux qui doivent sortir cette année, qui est réclamé. Ils veulent également la démission du ministre Abdoulaye Diop qui, pour eux, est ‘’incompétent’’. Au président Macky Sall, ils demandent de réintégrer le décret leur permettant d’être recrutés juste après leur formation. Ils décident de se faire entendre après la Tabaski, si entretemps les autorités ne trouvent pas une solution ‘’acceptable’’. Ils avertissent : ‘’Après la fête, ce problème-là n’étant pas réglé, attendez-vous à nous recevoir devant le ministère de la Culture pour nous battre jusqu’à ce que nous ayons la victoire, à savoir le recrutement immédiat et total de tous les sortants de l’Ecole nationale des arts.’’

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