En réponse aux conséquences potentielles de la crise sécuritaire malienne, le Sénégal continue de renforcer sa frontière avec le Mali, à l’aide d’infrastructures militaires, construites dans le cadre d’un programme GARSI financé par l’Union européenne, rapporté vendredi 24 juillet 2020, l’agence de presse russe Sputnik.
«Il y a un gros travail d’anticipation à faire en commun, ici et maintenant, entre les deux États afin de sécuriser les différents points de passage de la frontière. Mais cela exige de repenser une stratégie sécuritaire régionale et intégrée », a indiqué une experte indépendante des Nations unies sur le Mali, Alioune Tine.
Entre mille feux de contagion djihadistes et autres menaces criminelles, le Sénégal blinde petit à petit sa frontière terrestre avec son voisin malien, longue de 480 kilomètres, au-delà de laquelle se dresse Kayes, une des régions du Nord-Mali où règne l’insécurité « criminelle » et djihadiste.
À cet effet, la zone sud-est est devenue un véritable chantier de construction d’infrastructures militaires qui obéissent « à une vision stratégique et opérationnelle », annihiler et/ou contenir les infiltrations de type criminel susceptibles de déstabiliser cette partie du pays, indique Sputnik.
La médiation entreprise jeudi 23 juillet à Bamako par une délégation de la CEDEAO, réunissant les chefs d’État du Nigeria, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Niger et du Sénégal, auprès des protagonistes de la crise politique et sécuritaire qui frappe le Mali, s’est soldée par un échec.
Le ministre sénégalais de la Défense, Sidiki Kaba a déclaré le 14 juillet dernier que « les attaques des organisations extrémistes violentes, le trafic de drogue et d’êtres humains, la criminalité transfrontalière […] constituent des cercles de feu imbriqués qui menacent au quotidien le Sénégal », lors de la pose de la première pierre du camp militaire de Goudiry.
Après avoir refusé d’appartenir au G5-Sahel, le Sénégal n’a pas tardé à intégrer le Groupe d’action rapide – Surveillance et intervention au Sahel (GARSI). Le GARSI émane d’un projet multinational de l’Union européenne dont l’antenne sénégalaise est composée de 150 gendarmes sous coordination militaire française.