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Rapport – Conséquences du Covid-19 : Le virus étouffe l’informel – Les mesures restrictives ont bloqué le secteur de la pêche et freiné les transports
Publié le vendredi 24 juillet 2020  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Acte 2 des Journées Economiques et Commerciales sénégalo-togolaises sur 3 jours
Lomé(Togo), le 14 mai 2018. Siège de la Chambre de Commerce et d’industrie du Togo (CCIT). Acte 2 des Journées Economiques et Commerciales sénégalo-togolaises. Après une 1ère édition tenue à Dakar en 2016, les hommes d’affaires togolais et sénégalais se retrouvent de nouveau à Lomé, du 14 au 16 mai dans le cadre des Journées économiques et commerciales. Au menu de ces journées, des expositions-ventes, des conférences, des rencontres B2B et aussi des visites d’entreprise. La cérémonie d’ouverture de ces journées a été présidée par le Ministre du Commerce du Togo, LEGZIM-BALOUKI, en présence des Présidents des Chambres de commerce du Togo et du Sénégal, et de l’ambassadeur du Sénégal au Togo, Mme Bineta SAMBE BA. Le thème de cette année est «le développement économique à travers la promotion des échanges Sud-Sud». Plusieurs hommes d’affaires du Sénégal ont fait le déplacement sur Lomé pour promouvoir leurs produits et services.
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Dans une enquête menée, entre le 25 mars et le 25 mai 2020, l’Observatoire sénégalais des migrations fait un focus sur les conséquences fâcheuses du Covid-19 dans le secteur informel à Dakar, Saint-Louis et Thiès.

L’une des leçons de la crise du Covid-19, c’est qu’il aura mis les économies du Sud et de manière crue, face à leur fragilité en commençant par les acteurs de ces économies dites informelles. C’est l’une des conclusions de l’enquête menée par l’Observatoire sénégalais des migrations sur l’impact de la pandémie dans le secteur informel. Dans le rapport intitulé : «Migrations internes, secteur informel et Covid-19 dans les régions de Dakar, Saint-Louis et Thiès», les auteurs de l’enquête se sont appesantis sur l’activité des chauffeurs, marchands ambulants, pêcheurs, mareyeurs et jakartamen durant la période du 25 mars au 25 mai 2020. Cependant, la grille d’observation directe a permis d’interroger les incidences socioprofessionnelles de la pandémie sur le quotidien des personnes interrogées originaires de Touba, Mbour, Kaolack, Diourbel, Ziguinchor, Dakar, Dagana, Fatick, Kaffrine, Thiès, Tambacounda, Bambey, Tivaouane, Kolda et Louga. «Sur les quatre-vingt-trois répondants, 23% sont chauffeurs dans les transports en commun, 19% sont marchands ambulants, 17% sont pêcheurs, 28 sont mareyeurs et 13% conducteurs de motos dites Jakarta», souligne l’enquête.
Selon l’étude, les mesures prises par les autorités dans le cadre de l’Etat d’urgence assorti du couvre-feu ont «largement perturbé» l’organisation et le déroulement des activités dans le secteur informel. «On remarque une réduction nette des dépenses alimentaires. En conséquence, 44 % des personnes enquêtées affirment que leurs dépenses alimentaires sont revues à la baisse contre 28% qui affirment au contraire avoir augmenté leurs dépenses alimentaires et 28 % qui ont maintenu les mêmes dépenses qu’avant le Covid-19. On peut raisonnablement attribuer cette hausse et cette baisse d’une part à l’inflation soudaine constatée sur certains produits de première nécessité. Ce qui conduit à dépenser plus cher pour les mêmes produits. D’autre part, l’irrégularité et la faiblesse de revenus peuvent pousser à rationaliser davantage les dépenses familiales pour les réduire à leur strict minimum», souligne le rapport.

«La crise sanitaire est en train de se transformer en crise socio-économique»
Pour les dépenses liées au transport, note-t-on, «75% ont vu leurs dépenses augmenter contre 22 % qui ont baissé les leurs et 2 % dont les dépenses liées au transport sont restées stables». Pour les transporteurs de personnes comme les chauffeurs de taxi, de car et de bus, ainsi qu’une bonne partie des apprentis, les conducteurs de moto-taxi Jakarta, la pandémie du Covid-19 a été vécue comme un «véritable cauchemar», relève le rapport. Qui explique : «La réduction de la mobilité urbaine a réduit considérablement leurs revenus. Non seulement le nombre de clients a baissé, mais les tarifs ont chuté. Ainsi, les chauffeurs et les conducteurs de moto-taxi Jakarta sont plus affectés que les pêcheurs, les mareyeurs et les marchands ambulants en ce qui concerne la baisse des revenus.»
En outre, la pêche est un domaine qui a particulièrement été touché par la pandémie et par la suite par les mesures. En effet, pour les pêcheurs, «37% des enquêtés affirment être confrontés à une limitation des heures de travail, 30% font face à une limitation des déplacements et 6 % ont vu leurs revenus baisser. Pour les mareyeurs, la situation est plus délicate parce que 62% d’entre eux ont limité leurs heures de travail, 60% ont limité leurs déplacements et 9 % ont connu une baisse des revenus».
Si l’heure de débarquement coïncide avec les heures du couvre-feu, l’écoulement du produit devient impossible car, explique le rapport, «tous les autres acteurs du domaine sont tributaires de l’organisation des pêcheurs, de sorte qu’une perturbation de celle-ci se répercute sur l’activité entière du secteur». Cette situation, selon l’étude, «a fini par décourager un nombre important de pêcheurs quant à la nécessité des sorties en mer».
De Dakar à Saint-Louis en passant par Thiès, Diourbel, Tivaouane, Mbour etc., la crise sanitaire s’est très vite muée en «crise économique pour les acteurs du secteur informel, parties prenantes de la migration interne, qui n’ont pas été impactés par le plan de riposte Covid-19 initié par le gouvernement du Sénégal». Par conséquent, l’enquête en déduit que «la crise sanitaire est en train de se transformer en une crise socio-économique majeure». Finalement, «la propagation du Covid-19 en Afrique a déjà des effets destructeurs qui pourraient s’inscrire sur le moyen et long termes», prédit l’enquête.
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