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Exécution budgétaire à fin mars 2020: Le solde budgétaire se détériore de 2,2%
Publié le lundi 13 juillet 2020  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Visite de travail du ministre de l`Intérieur de la Gambie à Dakar
Dakar, le 16 août 2017 - Le ministre de l`Intérieur de la République de Gambie effectue une visite de travail à Dakar. Il a eu un entretien avec son homologue sénégalais. Les deux ministres ont ensuite animé une conférence de presse. Photo: Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l`Intérieur
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L’exécution du budget de l’Etat du Sénégal à la fin du premier trimestre 2020 au regard des prévisions de la loi de finances initiale (Lfi) pour l’année 2020 est marquée par le début de la crise de la pandémie de Covid-19. Ainsi, il ressort de la Loi de finances rectificative 2020 en acte depuis le 17 juin dernier que les ressources ne sont exécutées qu’à 17,5% de la prévision de la Lfi 2020, alors que les dépenses se situent à 30,8%, ce qui augure une détérioration du solde budgétaire par rapport l’objectif initialement fixé.

L’avènement de la pandémie de la Covid-19 a fortement impacté la programmation budgétaire initiale 2020 en termes de mobilisation des ressources et d’exécution des charges. En effet, au regard des premiers impacts, notamment en termes de baisse du niveau de l’activité économique et des échanges extérieurs, il est prévu une diminution significative des recouvrements de taxes intérieures ainsi qu’une hausse importante des charges qui, toutefois, seront partiellement atténuées par l’afflux d’appuis budgétaires et de dons des Partenaires techniques et financiers (Ptf) et les contributions des agents économiques. Par ailleurs, les orientations stratégiques de base du programme économique en termes de recouvrement des recettes à moyen terme et de rationalisation des dépenses courantes demeurent néanmoins maintenues en cohérence avec l’entrée en application du budget programme et de la déconcentration de l’ordonnancement.

LE DEFICIT BUDGETAIRE SE CREUSE DE 2,2%

Pour dire simple, selon les prévisions, le déficit budgétaire devrait se dégrader d’environ 2,2 points de pourcentage passant de 537,4 milliards en 2019 (3,9% du Pib) à 872,7 milliards en 2020 (6,1% du Pib). Cette détérioration, imputable aux impacts de la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19, devrait déteindre sur les différents agrégats budgétaires en termes de mobilisation des recettes intérieures et d’accroissement des charges publiques. Pour atténuer les effets de ce choc, le chef de l’Etat a en outre décidé de la création d’un comité de croissance et de veille économique, du fonds Force Covid-19 d’un montant de 1 000 milliards F Cfa, ainsi que de l’élaboration du Programme de résilience économique et sociale (Pres). Les recettes, qui regroupent l’ensemble des ressources au sens du Manuel stratégique de finances publiques 2001, sont projetées à 3 008,4 milliards, soit en hausse de 7,9% reflétant surtout la forte progression attendue des dons et appuis budgétaires (+131,8%), atténuée cependant par le repli des prévisions de recouvrement de recettes budgétaires, notamment fiscales (- 2,3%).

Les recettes sont composées de recettes fiscales pour 2 355,3 milliards, des autres recettes pour 120,7 milliards et des dons pour un montant projeté à 520,6 milliards fcfa. En 2020, les dépenses sont programmées à hauteur de 3 881,1 milliards en hausse de 554,5 milliards, soit une variation relative de 16,7% comparativement à 2019. Elles sont constituées des charges programmées à 3 097,9 milliards et des acquisitions d’actifs non financiers projetées à 783,2 milliards. Les charges devraient progresser de 411,7 milliards, soit une hausse de 15,3%, expliquée, notamment «par le relèvement significatif des dons courants sous forme de transferts afin d’appuyer les différents secteurs et populations les plus impactés par la pandémie», souligne le document.

Dans ce sens, l’accroissement des dépenses courantes devrait permettre la prise en compte des premiers transferts vers le secteur de la santé (78,7 milliards), les achats de vivres (69 milliards), le soutien aux Sénégalais de la diaspora (12,5 milliards), la prise en charge des factures d’électricité et d’eau pour les couches vulnérables de la tranche sociale ainsi que l’apurement de la dette intérieure (200 milliards). Par ailleurs, les charges d’intérêt sur la dette (306,9 milliards) ainsi que la masse salariale (817,7 milliards) devraient s’accroitre respectivement de 13,2% et 11,5%. Les charges en termes d’acquisition de biens et services sont, quant à elles, projetées en hausse de 11,6% pour s’établir à 313,7 milliards FCFA en 2020. En termes d’investissements, les acquisitions nettes d’actifs non financiers, devraient progresser de 22,3%, pour s’établir à 783,2 milliards ; elles sont exécutées pour 96,6 milliards par l’Etat sur ressources internes et pour 686,6 milliards sur ressources extérieures. En prenant en compte les autres investissements sur ressources internes exécutés par les entités recevant les transferts, «les investissements sur ressources internes s’établiraient à 741,5 milliards, soit en hausse de 32,3% par rapport à 2019», relève le document.

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE, RESSOURCES INTERNES ET EXTERIEURES

Au terme de l’année 2019, l’Etat du Sénégal a mobilisé sur le marché financier un montant de 365,8 milliards FCFA. Ces ressources de marché ont été appuyées, d’une part par celles issues de la coopération bilatérale et multilatérale portant entre autres sur les prêts programme pour 262,6 milliards FCFA et d’autre part par un crédit bancaire de 125 milliards.
Au total, l’Etat du Sénégal a mobilisé 1 311,16 milliards FCFA pour financer le déficit, le remboursement de la dette en capital et le dégonflement des soldes créditeurs de comptes de dépôts. Pour ce qui est des ressources internes, le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (2021-2023) fait ressortir qu’ «en fin mars 2020, les ressources internes du budget général (hors ressources Ppte et remboursements prêts et avances) ont été recouvrées à hauteur de 546,95 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 17,5%». S’agissant des ressources extérieures, il est indiqué qu’ «avec un niveau de décaissement de 194,6 milliards FCFA, elles enregistrent une baisse de 29,6 milliards en valeur absolue et 13,20% en valeur relative comparée au premier trimestre de l’année 2019».
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