Dakar reste au cœur du dispositif militaire français en Afrique, même si les nouveaux accords entre les deux pays impliquent la présence de moins de soldats de l'Hexagone en territoire sénégalais. Aujourd'hui, l'annonce a été faite par le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, que la France a jeté son dévolu sur la capitale sénégalaise qui va abriter le pôle de la coopération française et la stratégie du commandement d’anticipation dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région.
En visite à Dakar où il a été reçu par le Président Macky Sall, Le Drian a déclaré dimanche : ''Nous souhaitons que ce soit à partir d’ici et à partir de Libreville (Gabon) que se fasse la stratégie du commandement d’anticipation pour le contrôle du périmètre régional. C’est à partir d’ici que se fait la coopération et c’est également à partir de Dakar que se préparent sur l’ensemble de la région les interventions si nécessaire''.
Le Drian, qui venait de rencontrer son homologue Augustin Tine, a ajouté : ''Nous avons décidé que ce nouveau schéma donne un rôle stratégique aux Éléments français au Sénégal (EFS)’’, nouvelle appellation des forces françaises stationnés au Sénégal, dont le nombre est passé de 1 200 à 350 hommes, depuis l'accord signé par le régime de Macky Sall dès avril 2012.
Également, pour toutes les menaces diffuses comme le terrorisme, le ministre français de la Défense estime que ''c’est à partir de Dakar que se préparent les opérations de prévention''. Dans ce cadre où Dakar est une espèce de tête de pont de l'activisme militaire français en Afrique, le nouveau dispositif, à partir de son noyau dakarois, va essaimer dans la zone sahélienne avec 4 pôles dévoilés par Le Drian : N’Djamena (Tchad), Niamey (Niger), Gao (Mali) et Ouagadougou (Burkina Faso).
Boko Haram en ligne de mire
Ce dispositif n'est pas perdu de vue par le Président français François Hollande, qui a aussi annoncé ce dimanche, en Azerbaïdjan où il est en visite, la tenue à Paris, samedi prochain, d'un sommet pour évoquer les problèmes de sécurité en lien avec l’activité du groupe islamiste Boko Haram, sous les feux de la rampe pour avoir enlevé plus de 200 jeunes collégiennes nigérianes.
Ce sommet réunira au moins cinq pays africains, annonce l’Élysée. Il s'agirait, selon Reuters, du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin. La France voulant, par la voix de son Président François Hollande, prendre le taureau Boko Haram par les cornes, c'est à Dakar que s'opérera tout déploiement futur dans ce sens.
