L’Assemblée nationale a adopté hier, le projet de loi n°17/2020 autorisant la prise de participation majoritaire de l’Etat dans la Société anonyme dénommée Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru Sa). La création de cette nouvelle société entre dans le cadre du programme de construction de 100 mille logements sociaux au Sénégal.
Pour une prise de participation majoritaire au capital de la Société anonyme dénommée Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru Sa), l’Etat a obtenu l’autorisation de l’Assemblée nationale. Les députés ont adopté hier en plénière, le projet de loi.
La création de Safru Sa entre dans le cadre du Programme zéro bidonvillles (Prozebid), dont la deuxième composante porte sur l’accélération de la production de logements et la promotion d’une nouvelle urbanisation avec comme objectif la production de 100 000 logements sociaux. Ce vaste programme nécessitera l’aménagement et l’équipement d’importantes assiettes foncières sur toute l’étendue du territoire national et la réhabilitation des zones d’habitat insalubres.
Pour un démarrage du programme, le pôle urbain de Daga Kholpa (dans le département de Rufisque), a été choisi, par rapport à son attractivité territoriale, entre autres.
Mais précise le ministère de l’Urbanisme, la maîtrise des coûts pour l’aménagement constitue une contrainte de taille, car nécessitant d’importantes ressources qu’il serait difficile de faire supporter au budget de l’Etat. C’est la raison pour laquelle l’Etat a choisi de s’inspirer d’expériences réussies ailleurs consistant à adopter un modèle de financement innovant basé sur la valorisation foncière afin d’obtenir des ressources permettant de financer les travaux d’aménagement.
Pour mener à bien cette mission, il apparaît plus approprié de créer une société anonyme à participation publique majoritaire dénommée Safru Sa qui se présente, à cet égard, comme la forme juridique la plus adaptée pour atteindre les objectifs exposés ci-dessus avec la diligence souhaitée.
Abdou Karim Fofana, ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, qui défendait le projet de loi relatif à ladite société anonyme, a rappelé dans le rapport que la loi 2016-31 du 8 novembre 2016 portant orientation sur l’habitat social prend en compte les citoyens de la tranche sociale et les coopératives. Ainsi, à Daga Kholpa, sur 600 ha, seront construits 40 mille logements sociaux, tandis que les 600 autres ha seront réservés à des logements de moyen et de haut standings. Selon M. Fofana, cette ambition du chef de l’Etat d’édifier des logements sociaux permettra d’éviter une «ghettoïsation» et de permettre une mixité des différentes catégories sociales avec une rupture du modèle urbain villes/banlieues.
L’aménagement primaire et secondaire des 1200 hectares nécessite de mobiliser des ressources financières estimées à 360 milliards de francs Cfa qui seront difficiles à faire supporter par le seul budget de l’Etat. C’est la raison pour laquelle, l’Etat a décidé de s’inspirer des expériences réussies dans certains pays, le plus souvent avec des promoteurs immobiliers, a l’instar du Maroc, de l’Egypte, du Mali ou de l’Inde.
Par conséquent, l’Etat a décidé de créer la Safru Sa. Cette dernière établira, ainsi, un «business model» pour la valorisation du site, sans solliciter le budget de l’Etat, avec un plan de cessions foncières qui financera les travaux d’aménagement et d’équipement. A cet effet, il est mis en place une Délégation générale au niveau du Pôle urbain de Diamniadio, pour la valorisation du site.