L’ancien arbitre international sénégalais, Badara Mamaya Sène, décédé ce lundi à Rufisque, est présenté comme faisant partie des bâtisseurs du football national, ont témoigné plusieurs personnalités du sport.
Le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Augustin Senghor, à l’image de plusieurs personnalités du sport, a réagi au décès de l’ancien arbitre international sénégalais Badara Mamaya Sène, survenu ce lundi à Rufisque. «Badara (Mamaya Sène) faisait partie des instances et il a su élever le niveau de l’arbitrage sénégalais comme nul autre pareil. Et à un certain moment, grâce à lui, notre arbitrage avait dépassé tous les autres segments de notre football», a rappelé le président de la Fsf, parlant d’une très grande tristesse en ce début de semaine. D’une manière générale, il a été de tous les combats pour pousser le football sénégalais à émarger aux côtés des meilleurs et l’une de ses grandes satisfactions a été certainement la présence d’un trio d’arbitres sénégalais à la Coupe du monde 2018 en Russie, a ajouté M. Senghor. «Pour l’ensemble du football, il a su être cet exemple d’exigence, de loyauté, de générosité et de franchise», a-t-il dit, indiquant que cette année 2020 est particulièrement difficile pour la famille du football national. «On avait pleuré Pape Diouf, il y a eu le rappel à Dieu de Amadou François Guèye, un compagnon fidèle du défunt. Et en ce début semaine, voilà que c’est le président Mamaya qui s’en est allé», a rappelé le président Senghor.
Malang Diédhiou, qui figure parmi le trio d’arbitres sénégalais présents en Russie au Mondial 2018, dit n’avoir pas les mots pour parler du défunt. Selon lui, Badara Mamaya Sène «a révolutionné l’arbitrage sénégalais». «C’est le premier arbitre sénégalais à officier une finale de Can en 1992», a rappelé M. Diédhiou, ajoutant qu’en tant que dirigeant, il a instauré les règles et les exigences internationales sur le plan local. «Pour les tests physiques au niveau africain, les gens s’arrêtaient à 12 tours. Mais au Sénégal, il avait porté à 14 tours de terrain pour que nous soyons prêts», a-t-il fait savoir. Il a rappelé que Badara Mamaya Sène a mis en place le trio qu’il a composé avec Djibril Camara et El Hadj Malick Samba depuis 2014. «Il voulait que ses arbitres soient les premiers partout», a-t-il témoigné, évoquant l’exigence du défunt qui a par ailleurs été maire de Rufisque de 2009 à 2014.
Grâce à M. Sène, ancien vice-président de la Commission d’arbitrage de la Confédération africaine de football (Caf), l’arbitrage africain a fait de grandes avancées, a-t-il noté. «Badara Mamaya Sène ne ménageait aucun effort pour voir l’arbitrage sénégalais et africain briller au sommet du football mondial», a-t-il dit, parlant de la grande générosité de l’ancien vice-président de la Commission de l’arbitrage africain jusqu’en 2017.
Mamadou Gaye, journaliste ivoirien, chroniqueur à la chaîne sud-africaine SuperSport, a souligné pour sa part le courage et la loyauté de Badara Mamaya Sène. «Nous l’avons vu aux côtés du président Issa Hayatou et il lui est resté fidèle jusqu’à son rappel à Dieu», a-t-il fait remarquer. «Au moment où des gens encore plus proches du président Hayatou ont tourné casaque, lui est demeuré fidèle jusqu’à son dernier souffle», a-t-il rappelé, soulignant que c’est une leçon qu’il laisse aux footballeurs et dirigeants africains. «Mais aussi au monde du sport où les amitiés sont devenues de circonstance», a-t-il insisté.
Parlant de Badara Mamaya Sène, Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), a rappelé son grand courage. «Et aussi un homme fidèle en amitié et très généreux qui était très disponible pour ses concitoyens, notamment à l’étranger», a-t-il dit. «C’est une perte cruelle pour le football sénégalais. C’était un homme très écouté et estimé, un homme d’influence pour le football national», a-t-il synthétisé.
Mamadou Joe Samba, employé de la Fsf, a rappelé qu’il était aux petits soins pour tout le monde, parlant de son cas personnel quand il devait s’inscrire pour les cours de Management de la Fifa. «Il a pris en charge une partie des frais pour que je puisse faire mes cours», a témoigné M. Samba, indiquant que beaucoup de gens peuvent parler de la générosité de cet homme.