Dakar - Des acteurs de la santé, des Nations Unies et du gouvernement sénégalais, ont plaidé samedi à Dakar pour un recrutement massif de sages-femmes d'Etat pour combler le gap de plus 700 agents dans ce domaine en vue d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
"Au Sénégal, seuls 51% des femmes ont accès à des soins de sages-femmes. Le pays compte 1726 sages-femmes alors que son engagement est de 2500 sages-femmes pour atteindre les OMD. D'où l'urgence, Mme le Premier ministre Aminata Touré, de recruter massivement des sages-femmes", a dit Marième Fall, présidente de l'Association nationale des sages-femmes du Sénégal.
Elle s'exprimait au cours de la célébration, en présence du Premier ministre, de la Journée internationale des sages-femmes qui se déroule chaque 5 mai.
Poursuivant son propos, elle a dit que ce plaidoyer d'un recrutement massif est un cri du cœur de toute la corporation qui le lui adresse, au moment où 2500 sages-femmes sont au chômage et que plus de 300 sortent annuellement des écoles de formation.
"Le combat que nous menons est un combat juste, noble et citoyen. C'est pourquoi nous nous battons pour réguler notre profession, ce qui ne peut pas être sans la mise en place d'un Ordre des sages-femmes. C'est pourquoi, nous demandons au gouvernement de nous aider à l'obtenir. Il n'y a que le Sénégal et la Mauritanie qui n'en ont pas, alors que le Mali en dispose depuis 10 ans", a poursuivi Marieme Fall.
Selon le professeur Jean Charles Moreau, les sages femmes sont une cible à laquelle le gouvernement doit accorder une attention particulière s'il veut atteindre l'émergence. "Ce qui doit passer par un recrutement massif de sages femmes", a-t-il indiqué.
Selon Andrea Wojnar Diagne, représentante résidente de l'UNFPA,chaque année, les décès de 290.000 femmes et de 3 millions de nouveaux nés pourraient être évités dans le monde s'il y avait suffisamment de sages-femmes qualifiées et dotées de ressources nécessaires.
"Les décès maternels et néonatals ont des conséquences dramatiques pour les familles et les communautés. Mais ils impactent aussi sur l'économie et représentent chaque année une perte potentielle de productivité d'environ 15 milliards de dollars US", a indiqué Mme Diagne, plaidant du coup pour des moyens nécessaires afin de recruter et d'affecter dans les régions reculées du Sénégal des sages femmes.
"Il faut donner, a-t-elle poursuivi, dans le prochain recrutement de l'Etat, la priorité au recrutement et à l'affection des sages femmes".
Selon le Premier ministre Aminata Touré, ce cri du cœur des sages-femmes est d'autant plus normal qu'au Sénégal, ce sont annuellement 600 décès maternels et 200.000 grossesses non désirées qui sont enregistrés et sont dus au manque de sages femmes.
"Les défis sont importants, mais ils sont à la hauteur des engagements du président de la République à les résoudre en collaboration avec tous les acteurs concernés", a-t-elle dit.
