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Scandale foncier: Serigne Bass Abdou Khadre cité, ses partisans parlent d’affabulations
Publié le mercredi 10 juin 2020  |  Sud Quotidien
Serigne
© aDakar.com par DF
Serigne Bassirou Abdou Khadre, porte parole du Khalife des mourides
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La gouvernance sobre et vertueuse tant chantée par le régime de Macky Sall s’est révélée verbeuse et boulimique. Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, d’autres relatifs au foncier sont étalés sur la place publique. En plus de l’attribution des terres sur le littoral et au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, le maire de Mbao, dans une tribune publiée sur sa page Facebook, révèle que le Chef de l’Etat a procédé à la déclassification de la forêt de sa commune et aurait octroyé 10 hectares, au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, qui est autre que l’oncle du Chef de l’Etat.

Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, un autre beaucoup plus grave risque d’exploser. Il s’agit de l’attribution des terres sur le littoral mais aussi au niveau de l’aéroport. Le Quotidien a déjà levé un lièvre lundi dans la chronique de Madiambal Diagne, intitulé : «Finalement, ils ont fait pire que les Wade avec nos terres».

Selon des informations parvenues à Sud Quotidien, le guide religieux dont faisant allusion nos confrères du journal Le Quotidien sous la plume de Madiambal Diagne, lundi dernier, n’est autre qu’un porte-parole d’un khalife général des Mourides. Sérigne Bassirou Abdou Khadre s’est vu octroyer un lot de 9 hectares qu’il a immédiatement revendu à plus de 5 milliards de francs. Ce qui constitue un détournement d’objectifs. Et pour cause, selon nos sources, les 9 hectares étaient destinés à un projet d’institution islamique universitaire. Mais le porte-parole s’est empressé de les vendre en empochant les 5 milliards.

Toutefois, selon ses partisans, rien dans ce qui est dit, n’est vrai. Ils parlent «d’affabulations» et de «mensonges grossiers». D’ailleurs avancent-ils, le porte-parole du Khalife va rencontrer la presse ce mercredi 10 juin pour édifier les Sénégalais sur la question. La boulimie foncière n’a pas non plus épargné le camp militaire de l’armée de l’Air qui a été morcelée en 63 parcelles de 500 m2, distribuées à des autorités militaires et des personnalités civiles. Le Haut commandement de l’Armée nationale avale difficilement la pilule, du fait qu’il existait sur le site un projet d’érection du siège de l’Etat-major de l’armée de l’Air, selon notre confrère qui ajoute «à quelques encablures de ce site, un beau domaine surplombant la mer et la Mosquée de la Divinité a été affecté à un opérateur qui y construit un hôtel. Un autre opérateur économique a bénéficié d’une autre affectation foncière sur la falaise protégeant la zone côtière, sur le flanc de la colline du phare des Mamelles, derrière les immeubles en construction de la Caisse des dépôts et consignations».

DECLASSIFICATION DE LA FORET DE MBAO

Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le maire de Mbao Abdoulaye Pouye, est lui aussi monté au créneau pour dénoncer la déclassification de la forêt de Mbao. Pis, il soutient que le président de la République aurait offert 10 hectares de cette forêt, au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, qui n’est autre que l’oncle du Chef de l’Etat. Selon lui, «une partie de la forêt a été implicitement déclassée par le décret N°93-523 du 27 avril 1993 en son article 2 qui a ordonné en même temps l’élaboration d’un plan d’urbanisme de détail. Cette partie appelée communément le «Petit bois» fait 13 ha 31 ares 60 ca sans compter la surface qui fait plus d’un ha et revendiquée par le patron de Maritalia».

Selon plusieurs autres sources, la population prévoyait sur cet espace la construction d’édifices comme un deuxième lycée, un centre culturel, et un hôpital, mais aussi y reloger les nécessiteux. «Mais à notre grande surprise, fustige l’édile de Mbao, sans élaboration du plan d’urbanisme de détail, tout cet espace a été attribué discrètement et sans aucune concertation par les services de l’Etat depuis 2008 à seulement 3 personnes physiques et/ou morales. Il s’agit cite-t-il, «la Société Holding Guèye qui appartient à Fallou Guèye sous le TF N°14000/DP d’une superficie de 5ha 61a 25 ca (qu’il a d’ailleurs hypothéqué à hauteur de 700.000.000F à la SGBS) ; à la Société GETRAN par bail d’une superficie de 6ha 10a 35ca ; à un inconnu sous le TF N°13435/DP d’une superficie de 1 ha 60 ares».

Pourtant selon le maire Abdoulaye Pouye, la commune de Mbao avait adressé au Président de la République, une correspondance en date du 20 janvier 2016 et une autre en date du 24 avril 2018 au Premier ministre (Mahammed Boun Abdallah Dionne, Ndlr) toujours pour informer le gouvernement de cette situation et de demander l’annulation de ces beaux et l’expropriation de ces titres.

MORCELLEMENT

Selon notre confrère Madiambal Diagne, «dès 2014, une nouvelle opération de morcellement de parcelles a été effectuée sur les réserves foncières de l’aéroport de Dakar. Mais le plus sulfureux est à venir. Sous le prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres carrés à quelque 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares vient d’être morcelée, sur les réserves de l’aéroport de Léopold Sédar Senghor». Et d’ajouter «ces terrains sont aujourd’hui revendus au prix moyen de 50 millions de francs l’unité de 200 m2. Les bénéficiaires du lotissement sur le Tf 5725/DG aux abords de l’hôtel Radisson sont encore plus heureux, car le mètre carré sur ce site est cédé à 1 million de francs. Ce site qui provoque les hurlements de Barthélemy Dias, le maire de la commune Mermoz-Sacré-Cœur, a été partagé à des autorités politiques, des hauts fonctionnaires, des guides religieux, des personnalités étrangères et des opérateurs économiques. Le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc au quartier Liberté VI, a été découpé pour les mêmes catégories de personnes».
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