Les travailleurs de la société de conserveries en Afrique (Sca/sa) ont tenu hier vendredi, un point de presse, au siège de la bourse du travail pour réclamer l’ancien protocole afin de sauvegarder la seule entreprise de thon au Sénégal.
Après l’Ong internationale greenpeace, des pêcheurs des localités de Ziguinchor, Saint Louis et une bonne partie des sénégalais, c’est au tour des travailleurs de la société de conserveries en Afrique (Sca/sa), seule entreprise de thon au Sénégal, de dire niet aux accords de pêche signés par Ali El Haîdar, ministre de la Pêche et l’économie maritime accordant à 38 navires européens d’accéder aux ressources halieutiques du Sénégal pour une compensation ‘’dérisoire’’.
«Notre organisation syndicale dénonce avec la dernière énergie ces accords de pêche qui ne prennent pas en compte, les intérêts des travailleurs ni ceux de l’Etat sénégalais. J’en veux pour preuve, la contre partie financière de l’Union européenne (Ue) qui tourne autour de 9 milliards de francs CFA pour 5ans; alors que l’investissement primaire du groupe DONGWON tourne autour de 5 ans milliards de francs Cfa, sans compter le financement de 2 milliards du plan social qui a aidé à la reprise de l’entreprise», a déclaré Mamadou Lamine Fall, secrétaire général des industries alimentaires, hier vendredi, au siège de la bourse de travail du CNTS, lors d’un point de presse tenu à cet effet.
Et de rappeler que la «SCA a été montée en tenant compte d’un protocole qui a toujours été signé entre ledit ministère, les 8 canneurs espagnols et français et tous les acteurs du thon pour mettre en place un système d’approvisionnement correct de l’entreprise en matières premières.
Aujourd’hui, avec ces nouveaux accords, c’est tout simplement la catastrophe pour notre pays». Par conséquent «nous appelons le Président de la République à s’autosaisir du dossier pour maintenir l’ancien protocole».
Said Dieng, délégué du personnel, qualifie d’ «inacceptable » la hausse de 45 euros les frais d’approche». «En son article 7, le protocole dit que nous acheteurs de la matière première devront ajouter 45 euros supplémentaires sur le prix du poisson, et dans l’article 3 charges aux armateurs de verser 45 euros au trésor public.
Cela ne reviendrait-il pas à ce que la SCASA verse directement 45 euros à l’Etat? Pourquoi cette transaction intermédiaire? Comment seront versés ces 45 euros?», s’est-il interrogé. Toutefois,
il appelle les autorités «il faut que l’Etat respecte ses engagements d’autant plus que le facteur coût de poisson faisait partie intégrante des conditions pour la reprise de la SCASA», a t-il conclu.
«Cet investissement de plus de 6 milliards de FCFA pour la modernisation et le perfectionnement de l’outil de travail doit être préservé à tout point de vue. Faute de quoi, ce sont des milliers d’emplois qui vont aller au chômage. Or ceci ne milite pas en faveur d’une politique de création d’emplois prôné par le Président Sall», a indiqué Kabou Gueye, président du collège.