Démarrée depuis le 11 avril (pour le riz) et le 2 mai pour les autres denrées (savon, pâtes, huile, sucre), la distribution de l’aide alimentaire n’a couvert pour l’instant que 7 régions (Ziguinchor 90%, Kolda, Sedhiou, Kédougou, Tambacounda, Matam et Saint-Louis). Et quand on fait une différence entre l’effectivité de l’expédition assurée avec brio par les hommes du Général François Faye et la réception qui relève de la compétence de l’Exécutif local, on peut dire sans risque de se tromper que les populations devraient encore garder leur mal en patience avant d’assister à la distribution de cette «aumône» de l’Etat.
Depuis plus d’un mois, les familles dites vulnérables sont en attente de l’«aumône» de l’Etat, intitulée aide alimentaire. Certaines risquent même d’attendre encore longtemps. Et pour cause, le Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et Territoriale, Mansour Faye, qui a rencontré le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations de «Force Covid 19» a confié que seules sept régions ont reçu l’intégralité des kits alimentaires composés de cinq denrées que sont le riz, l’huile, les pâtes, le savon et le sucre. Il s’agit de Ziguinchor, Sédhiou, Kédougou, Kolda, Tambacounda, Matam et Saint-Louis.
Toutefois, si toutes régions ont reçu leurs kits, à l’exception de Ziguinchor qui attend 10 % de sa livraison, il faut relever une nuance entre l’expédition qui est effectuée par des éléments du Général François Faye et la réception qui est du ressort de l’Exécutif local (le gouverneur). Depuis le 11 avril dernier, les éléments du Général Faye ont démarré l’expédition des denrées alimentaires. Plus précisément le riz. La livraison de l’- huile, des pâtes, du savon et du sucre n’a démarré, selon le colonel Bayo que nous avons joint au téléphone hier, mercredi 27 mai, que le 2 mai. La stratégie des militaires a été de servir d’abord les régions méridionales, notamment Ziguichor, Sédhiou, Kolda, Kédougou, Tamba. Une priorité que le colonel Bayo explique par des «craintes de pluie» dans cette partie du Sénégal qui accueille en premier l’hivernage. Mais aussi des régions du Nord, notamment Matam et Saint-Louis à cause de leur «éloignement», soutient-il. Suivront ensuite les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick, Thiès, Diourbel qui ont reçu les kits à hauteur de 40 voire 50 %.
LES CAMIONS GRATUITS À DAKAR ET THIÈS, CEUX LOUÉS ENVOYÉS DANS LES RÉGIONS
Le Colonel Bayo a tenu à relever la nuance entre l’expédition et la réception. Mais, il a également insisté sur la livraison des kits entre les camions gratuits et les camions loués. D’emblée, relève-t-il, «il faut mettre cette gratuité en guillemets parce que c’est l’Etat qui paie et le carburant et le conducteur». Et d’ajouter, «cette gratuité nous a également pénalisé dans l’opérationnalité du transport, parce que les mandataires ne sont pas propriétaires des camions. Nous ne pouvons pas par exemple savoir la veille ou une semaine avant si les camions seront disponibles ou pas». Nonobstant cet état de fait, le Colonel Bayo a souligné que devant la polémique que la gratuité du transport avait soulevée, les gens avaient obligé un fait important : « en cas d’avarie des produits, d’accident, de vol ou de perte, qui allait payer ? Il est quand même indécent qu’on veuille faire payer quelqu’un qui a prêté son camion, une perte de la marchandise. Moralement, sur le plan de l’éthique, ça ne se fait pas !». Pour résoudre une telle équation ou pour éviter qu’elle ne se présente, les hommes du Général Faye ont préféré mettre les camions gratuits dans l’axe Dakar-Thiès et l’expédition des kits à Dakar. «Il est plus facile de faire contrôler les camions avec l’armée, la gendarmerie sur cet axe», confie Colonel Bayo. Ainsi les longues distances sont laissées aux opérateurs contractuels. Le Colonel Bayo de préciser en outre que sur les 139.000 tonnes de denrées à livrer, 84 à 85 % des opérations ont été effectuées. Il reste désormais le cas de Dakar qui reçoit ¼ des vivres.
LA LISTE DES BÉNÉFICIAIRES AUX PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP
Par ailleurs, il faut aussi noter que depuis hier, mercredi 27 mai, le Président de la République a, au titre du renforcement de la solidarité nationale durant la pandémie, rappelé au Ministre en charge du Développement communautaire, d’élargir les listes des bénéficiaires aux personnes vivant avec un handicap.