Au Sénégal, les travailleuses du sexe dépassent 20% de prévalence au VIH, alors que le taux national est de 1%. Pour remédier à cette situation, l'association AWA vient de mener une campagne de sensibilisation sur le port du préservatif dans les départements de Pikine et Guédiawaye.
Dans les villes de Pikine et Guédiawaye, 95% des travailleuses du sexe (TS) utilisent des préservatifs. L'annonce a été faite, hier, au cours de la réunion locale de présentation des résultats du Projet PROMISE par la secrétaire exécutif de l'association (AWA). Pour Marième Soumaré, une enquête a été menée dans le cadre du projet. ''Nous avons recruté 40 d'entre elles qui devaient faire la sensibilisation dans les quartiers de Pikine et Guédiawaye.
Au terme du projet, en février dernier, l'on constate que 95 % des travailleuses du sexe utilisent le préservatif''’, a-dit Mme Soumaré. Ce projet à base communautaire est conduit par l’association des (TS) AWA dont les membres sont devenues des actrices de la prévention du VIH/SIDA. Leur rôle est d’informer et d’éduquer leurs pairs en vue d’un changement de comportement. Basée sur trois thèmes (l'utilisation de préservatifs, l'inscription au fichier et le suivi médical) la sensibilisation est faite dans des lieux de rencontre , comme les bars, clandos , hôtels, auberges...
Cependant, tout n'est pas rose, car des difficultés se posent au niveau de la prise en charge des partenaires fixes. Le taux d’utilisation du préservatif avec les partenaires est de moins 50%. ''Il est important de sensibiliser les hommes sur l’utilisation de la protection en vue de réduire le taux du VIH. Nous avons constaté qu'il y a des cas d'IST qui reviennent.
Parce que si les femmes qui sont suivies ont des rapports sexuels non protégés avec leurs partenaires'', a souligné Marième Soumaré. Pour cette dernière, le projet PROMISE s’est déroulé avec des travailleuses de sexe qui ont des comportements modèles. Qui ont très vite adopté un autre comportement et aident les autres à éviter les infections sexuellement transmissibles (IST).
Le Directeur général de la Santé, Dr Pape Amadou Diack, a indiqué de son côté qu’au Sénégal, les travailleuses du sexe dépassent 20% de prévalence du VIH malgré un taux national de 1%. ''On note une baisse de prévalence chez les jeunes de moins de 15 à 24 ans qui est passé de 0,5% en 2005 à 0,25% en 2010’’, a-t-il dit .
Pour la présidente du conseil d'administration de l'association AWA, Ngoné Ndoye, ces femmes ont juste besoin d'un travail. ''Dés lors que les 40 éducatrices pairs avaient quelque chose à la fin du mois, on a vu une chute drastique de leur activité. Quelle est la place de ces femmes dans l’accès au crédit, dans l'autonomisation? C'est une couche importante de la population et elles ont besoin d'aide'', a plaidé Mme Ndoye.
