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Reconversion de magistrats après avoir mis fin à leur carrière: La politique ou le barreau, le refuge de démissionnaires
Publié le vendredi 22 mai 2020  |  Sud Quotidien
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© Présidence par DR
Rentrée solennelle des cours et tribunaux
Dakar, le 8 janvier 2019 - La cérémonie officielle de rentrée solennelle des cours et tribunaux s`est déroulée, ce mardi, à la Cour suprême, en présence du chef de l`État et du garde des Sceaux.
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Des magistrats ont enfilé la robe d’avocats, après leur démission. Un ancien juge comme Ibrahima Hamidou Dème, quant à lui, s’est engagé dans la politique après avoir mis fin à sa carrière. Reste maintenant à savoir si le magistrat démissionnaire lors du dernier Conseil supérieur de la magistrature (Csm), Djiby Seydi, s’engagera dans la politique comme cela a été annoncé par le quotidien L‘AS dans sa parution du mercredi 19 mai.

Le chamboulement orchestré par le président de la République, Macky Sall, dans la magistrature n’a pas été le seul fait marquant la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) tenue le 19 mai au palais de la République. Deux magistrats ont aussi démissionné de leurs fonctions. Il s’agit d’Amadou Dionwar Soumaré et de Djiby Seydi. Le quotidien L’AS dans sa livraison du mercredi 19 mai, a annoncé qu’Amadou Dionwar Soumaré a démissionné à cause d’une mésentente avec la hiérarchie. L’autre magistrat, Djiby Seydi, par contre, devra enfiler à nouveau la robe, mais en intégrant le barreau. Il a choisi de devenir avocat, selon le journal, «pour s’approcher davantage des populations du Fouladou à qui il entend faire bénéficier de son expertise». Pour une raison ou une autre, la démission d’un magistrat de son poste et sa reconversion dans une activité qui lui permet d’être en contact avec la population, n’est pas chose nouvelle dans l’histoire de la justice. L’on garde encore en souvenir la fracassante démission du juge Ibrahima Hamidou Dème.

En mars 2018, celui qui s’est engagé plus tard dans la politique rendait sa toge. Dans une longue lettre, il justifiait sa démission en ces termes : «Il y a un peu plus d’un an, je démissionnais du Conseil supérieur de la magistrature pour dénoncer l’instrumentalisation de cette institution par l’Exécutif. Depuis lors, la magistrature est de plus en plus fragilisée, voire malmenée de l’intérieur comme de l’extérieur. Il en a résulté une crise sans précédent de la justice qui a perdu sa crédibilité et son autorité. Aujourd’hui, elle ne joue plus son rôle de gardienne des libertés individuelles, de régulateur social et d’équilibre des pouvoirs. Je démissionne d’une magistrature qui a démissionné».

Mieux, avait ajouté le juge Ibrahima Hamidou Dème : «Je ne capitule point, car je resterai indéfectiblement attaché au combat pour l’indépendance de la justice, indispensable pour la survie de notre nation et de notre démocratie. Ce combat ne saurait en effet être celui des seuls magistrats. Il faut néanmoins souligner que le naufrage de la justice, c’est non seulement un manquement du président de la République à son obligation constitutionnelle de garantir l’indépendance de cette institution ; mais c’est avant tout la responsabilité d’une importante partie de la hiérarchie judiciaire qui a distillé dans le corps, une culture de soumission qui a progressivement remplacé une longue culture d’honneur, de dignité et d’indépendance ». Leader du mouvement Ensemble, il a justifié son engagement en politique par le souci de combattre pour une gouvernance beaucoup plus vertueuse.

DES CAS CONNUS DE MAGISTRATS DEVENUS AVOCATS

Avant ces juges, Me Ousseynou Fall s’est inscrit au barreau de Dakar en 1980, après avoir quitté la magistrature. Bouillant avocat, il fut parmi ceux coptés pour défendre l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall et compagnie dans le dossier de la caisse d’avance de la marie de Dakar. Lors du procès en appel tenu dans la salle 4 du Palais de Justice Lat-Dior, en juillet 2018, il avait dit, en s’adressant au président de séance, Demba Kandji : «J’ai choisi, par souci de liberté, d’indépendance, de démissionner de la magistrature volontairement parce que je ne croyais pas en cette justice». Aussi Mayacine Tounkara, un ancien magistrat est devenu un des ténors du barreau, après qu’il eut changé de métier et son inscription au barreau en 1983.

Papa Bougouma Diène a été nommé Procureur général honoraire près la Cour de Cassation en 2002. Par la suite, il s’est inscrit au barreau du Sénégal, en 2007. A signaler que conformément à la loi, d’anciens magistrats peuvent devenir des avocats. La loi n°2009- 25 du 8 juillet 2009 portant modification de la loi n°84-09 du 4 janvier 1984, complétée par la loi n°87-30 du 28 décembre 1987 relative à l’Ordre des Avocats entérine ce choix.
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