‘’EnQuête’’ a fait le tour de certaines mosquées des Parcelles-Assainies, à l’occasion de la première prière du vendredi, après l’autorisation de la réouverture des lieux de culte. Les gestes barrières imposés ne sont pas respectés partout.
A la suite de l’assouplissement de l’état d’urgence, il est permis la réouverture des lieux de culte sous certaines conditions, pour continuer la lutte contre le coronavirus. Si certains responsables de mosquée jouent la carte de la prudence et gardent leurs portes closes, d’autres, par contre, se sont vite félicités de cette mesure et ont accueilli, hier, des musulmans pour effectuer la première prière du vendredi depuis l’entrée en vigueur de la décision prise le 11 mai par Macky Sall.
À la mosquée de l’Unité 12 des Parcelles-Assainies, des fidèles se sont déplacés en masse, moins que d’habitude certes, mais assez suffisant pour que le lieu de culte refuse du monde. Il y a deux portes d’accès. Devant l’une d’elles, un agent de sécurité de proximité (ASP) y est placé pour la circonstance, afin de limiter le nombre de personnes devant entrer et veiller au respect du port de masque. Il relève que, de ce côté, les places sont déjà prises avant de nous indiquer d’aller vers l’autre entrée. Un policier y veille au respect des règles. Ici, un dispositif est mis en place pour le lavage des mains.
La distanciation sociale est respectée à l’intérieur de la mosquée, provoquant même un rapide ‘’remplissage’’. Les derniers arrivants sont obligés d’étendre leur natte dans la cour de la mosquée. A ce niveau, l’intervalle entre les fidèles fait moins d’un mètre. Il est presque 14 h ; d’autres vagues de fidèles arrivent. Ceux qui n’ont pas pu accéder à l’intérieur de la mosquée ont étalé leur tapis de prière aux alentours. Aucun contrôle n’est fait, en dehors des murs du lieu saint. Et si la majeure partie des fidèles présents portent le masque, quelques-uns ne se sont pas pliés à cette règle.
La mosquée de l’Unité 16 a, elle aussi, ouvert ses portes aux fidèles. D’ordinaire, elle fait partie des mosquées qui reçoivent plus de monde au sein de la commune des Parcelles-Assainies, durant les prières du vendredi. Les longues files de croyants barraient la route aux voitures. Mais hier, l’affluence était moins importante qu’à l’unité 12. Cela peut s’expliquer par la psychose qui s’est plus installée au niveau de ce secteur qui a compté des cas de coronavirus et même un mort lié à la Covid-19. Masque de protection sur le nez, les fidèles sont venus au compte-gouttes, avec leur propre tapis de prière. Vêtus de leur plus beau boubou traditionnel ou de leur tenue de travail, ils finiront quand même par remplir le lieu de culte.
C’est 5 minutes avant la tenue de la prière que la cour de la mosquée a commencé à être prise d’assaut. Si certains parmi ceux qui n’avaient pas de natte de prière n’ont eu d’autre choix que de rebrousser chemin, d’autres ont tout simplement décidé de prier sur le perron. Dans cette mosquée, il n’y a aucun vigile pour veiller au respect des gestes barrières. Et devant les portes d’entrée, aucun dispositif n’est mis en place pour exiger le respect des mesures. A l’intérieur, les responsables du culte se sont arrangés pour faire respecter la distanciation, mais dans la cour où il y avait plus d’une quarantaine de fidèles dont des enfants, aucun marquage au sol n’a permis de déterminer la distance à respecter. Des personnes ont effectué la prière côte-à-côte, sous un doux soleil.
Unité 19, dans une rue où règne une ambiance de cimetière. Aucune âme ne traine dehors, mis à part deux maçons accablés par le labeur et le jeûne, qui prennent leur heure de pause. La mosquée en face d’eux est fermée. Assis par terre à l’abri du soleil et adossé contre le mur d’une maison en construction, Papis Sarr explique avec un large sourire : ‘’Ils ont déjà fait la prière.
Tous les gestes barrières ont été respectées : utilisation du gel hydro-alcoolique, distance d’un mètre…’’ En outre, d’après lui et son compagnon Daouda Dème, les responsables de ladite mosquée se sont enfermés avec les fidèles aussitôt que le lieu de culte a accueilli le nombre de personnes jugé nécessaire. Disons qu’ils ont été plus pratiques dans leur démarche que les autres responsables de mosquée.