Plus de deux millions de personnes vivent avec cette maladie, la maladie ayant atteint un niveau "chronique" chez 350.000 patients, selon une note transmise à la BBC par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU.
La vaccination tardive, la cherté du traitement et l’absence de dépistage sont les causes de la forte prévalence de la maladie, selon IRIN News, l’agence d’information d’OCHA.
L’hépatite B est devenue "une question de santé publique" d’importance capitale, a déclaré à IRIN le directeur de l’école des sciences de la santé, à l'Université de Thiès, Mamadou Mourtalla Ka.
Au Sénégal, "le niveau de prévalence de l’hépatite B est plus élevé que les gens ne le pensent. L’hépatite cause d’autres maladies et de nombreux décès, chaque année", a-t-il ajouté.
Le ministère sénégalais de la Santé a mis en place le Programme national de lutte contre les hépatites (PNLH), depuis 1999.
Mais les médecins et les patients trouvent insuffisant le niveau de la prise en charge, par le ministère de la Santé, des malades ayant atteint un état chronique.
"La meilleure stratégie"
Selon le PNLH, environ 85% de la population sénégalaise sont exposés à cette maladie, qui se transmet par voie sanguine, par la salive ou le sperme.
"Nous recommandons que les enfants soient vaccinés au HBV immédiatement après la naissance. C’est la meilleure stratégie (…). Mais au Sénégal, on continue à vacciner les enfants six mois après la naissance", a expliqué le professeur Aminata Sall Diallo, la coordonnatrice du PNLH.
Mais selon les médecins, il est très difficile d’assurer la vaccination des enfants dans les 24 heures suivant leur naissance, puisque certaines femmes accouchent en dehors des structures de santé où le vaccin est disponible.
Le virus de l’hépatite B (HBV) affecte plus de 350 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
C’est l’une des plus fréquentes et des plus graves infections virales.
Ce virus affecte plus de personnes que le VIH/Sida et la tuberculose. Mai un petit nombre de pays lui accordent beaucoup d’importance, selon l’Alliance mondiale des hépatites.
Un vaccin sûr et efficace
Le taux de prévalence de la maladie est particulièrement élevé en Afrique de l’Ouest, dont 10 voire 15% de la population auraient été infectés.
L’hépatite B tue environ 600.000 personnes, chaque année, dans le monde, malgré l’existence d’un vaccin à moindre coût, sûr et efficace, selon l’OMS.
Mais au Sénégal, la maladie a atteint un stade chronique chez beaucoup de patients à cause de la cherté du traitement, a souligné Ibrahima Guèye, le président de l’Association Saafara Hépatite Sénégal (ASHS).
Les médicaments antirétroviraux contre l’hépatite B peuvent coûter à un patient jusqu’à 4.000 dollars (environ 3.000 euros) par an, dans ce pays où plus de la moitié de la population vit avec moins de dollars par jour (1,5 euro).
Seuls les patients ayant atteint un état chronique et étant séropositifs en même temps peuvent accéder gratuitement au médicament générique contre l’hépatite B.