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Basket - Baba Tandian sur sa suspension de 10 ans: “C’est une décision préméditée’’
Publié le mardi 5 mai 2020  |  Enquête Plus
Fédé
© Autre presse par DR
Fédé Basket/Départ du secrétaire général, du coach et du Dtn : Quand Tandian fait le vide autour de lui
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Baba Tandian considère son éviction du poste de président du Saint-Louis basket club comme un acharnement sur sa personne. Le dirigeant, surpris par une telle décision, dit ne pas être ébranlé par le bureau fédéral. L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket-ball évoque aussi, dans cet entretien, sa mésentente avec l’actuelle équipe dirigeante, le recours annoncé par son club, ses ambitions pour développer le basket dans la région de Saint-Louis, etc.

Comment avez-vous accueilli votre suspension de 10 ans d’inéligibilité par la Fédération sénégalaise de basket-ball ?

Cette suspension n’est qu’une forfaiture, à mes yeux. C’est la première fois d’ailleurs que la Fédération sénégalaise de basket inflige une sanction aussi lourde à un dirigeant. Le bureau fédéral m’a suspendu pour une durée de 10 ans, sans pour autant apporter des preuves concrètes. Ils ont profité de cette période de Covid-19 pour débattre sur cette affaire, se débarrasser de moi et vite évacuer le dossier. Je dis que la sanction était préméditée.

Malheureusement, les choses sont devenues compliquées, parce que des amateurs du basket se sont levés pour dire non. Je suis un acteur du basket et un ancien président de la fédération. Donc, ces deux statuts me donnent le droit de leur demander des comptes. Mais dès que je les interpelle, ils portent plainte et m’amènent au tribunal.

Votre équipe, le Saint-Louis basket club, a décidé de déposer un recours contre la sanction. Votre analyse ?

Ma conviction est que ma suspension est illégale. Du coup, je dis que le recours est à la fois logique et normal. Je dirai même que mon club aura gain de cause, parce que le procès-verbal est tellement rempli d’incohérences et d’irrégularités ! Et j’ai l’impression que ceux qui l’ont rédigé ne sont pas des juristes ou ils ignorent le droit. Le plus grave, c’est qu’ils n’ont pas bien lu les textes de la fédération. Ils ont interprété le règlement selon leur convenance pour sanctionner. Mais ça ne passera pas. Ils ont affaire avec une grande équipe, le Saint-Louis basket club. Ce club est composé de grands dirigeants responsables.

Ils sont bien outillés pour se défendre avec des juristes à l’interne. Ils ont bien décortiqué les textes de la fédération. Ils ont constaté qu’il y a des choses excessivement graves avec interprétation abusive que le bureau fédéral a faite de l’article 74. Ce texte dit clairement que le bureau fédéral peut sanctionner uniquement un licencié, une association, une équipe ou une personne détentrice d’une carte officielle de la fédération. Ce qui n’est pas encore le cas pour moi, car je n’ai pas encore pris service. Il y a aussi le faux, commis par le secrétaire général adjoint. Il a fait une usurpation de fonction en prenant la place de son supérieur, le secrétaire général de la fédération. Celui-ci devant être un fonctionnaire de la hiérarchie A du ministère des Sports. C’est lui qui devait signer les convocations, mais la fédération ne dispose pas de secrétaire actuellement. Et à son absence, le secrétaire général adjoint a fait un entête et signé à sa place sans la note par ordre. La mention PO était obligatoire, du moment que le secrétaire général n’a pas signé.

Je considère qu’il y a une dictature rampante qui ne dit pas son nom, dans cette fédération, et personne n’ose le dire. C’est moi qui prends l’initiative de dénoncer, à travers la presse, les dérives que certains membres murmurent à l’interne. C’est pour cela que mes réactions irritent les responsables de la fédération, car ils veulent un silence total et ça ne peut pas continuer.

Pourtant, ils vous reprochent de porter atteinte à l’honorabilité de la fédération…

(Il coupe) C’est facile d’évoquer l’honorabilité de la fédération de basket. C’est juste un alibi. Et comme le dit l’adage : qui veut noyer son chien, l’accuse de rage. Le problème, c’est que la fédération actuelle est allergique aux critiques. Je n’ai fait que donner mon avis sur le fonctionnement du basket sénégalais. Cela ne veut pas dire porter atteinte à l’honorabilité. Je n’ai pas dénigré le président Me Babacar Ndiaye, encore moins un autre membre. Ils n’ont qu’à travailler pour améliorer notre sport, parce que le ministre leur a donné assez de moyens, contrairement à leurs prédécesseurs. Je leur demande simplement de faire le bilan des Afrobaskets 2017 et 2019. Mais au lieu me de répondre, le président cherche à noyer le poisson, en demandant le bilan de mon mandat en tant que président de fédération.

Le procès-verbal cite votre sortie dans le quotidien ‘’le Soleil’’. Qu’est-ce que vous avez dit concrètement dans cette interview ?

Je n’ai dit rien de grave dans cet entretien. Vous savez autant que moi que ‘’le Soleil’’ est un journal très sérieux. Donc, ça me surprendrait de les voir publier des dérives. Cela est d’autant plus vrai que l’interview est sortie le 8 avril 2020, date à laquelle le président de la République a signé le guest éditorial du journal ‘’le Soleil’’. L’éditorial du chef de l’Etat a d’ailleurs occupé toute la une et mon entretien était classé à la dernière page. C’est cela qui leur a fait mal. Mais je n’ai pas tenu des propos diffamatoires ou irrespectueux. J’ai juste déploré l’attitude du président de la fédération de basket. Il a demandé sa part dans les mille milliards destinés à soulager les personnes impactées par le couvre-feu et la récession économique due à la pandémie. Je trouve cette réaction anormale, car les autres responsables se sont mobilisés derrière le président de la République et son gouvernement pour apporter leur soutien pour combattre le coronavirus. Je ne peux pas comprendre que Me Babacar Ndiaye puisse formuler cette demande, d’autant plus qu’il n’est pas le seul président de fédération touché par cette crise. Voilà ce que j’ai dit.

C’est pourquoi ils n’ont pas cité dans le procès-verbal de sanction ma réaction dans ‘’le Soleil’’. Le cas échéant, ce serait ridicule de leur part. Je réitère la déclaration que j’ai faite dans le journal ‘’le Soleil’’ parce que je n’ai rien dit de grave. Moi, pour ma part, j’ai contribué à hauteur de 30 millions de francs en nature. Cette contribution est constituée d’une impression d’un million d’affiches au profit des maires de Dakar. La lutte contre le coronavirus est une affaire citoyenne. Donc, elle exige l’implication de tout le monde. La situation actuelle est très grave, mais malheureusement on note que des gens inconscients font des déclarations farfelues. Je considère que ce qu’il a fait n’est pas du tout bien. Pour moi, ce n’est pas le moment de demander une aide pour payer le personnel de la fédération, au moment où les entreprises, restaurants et autres sociétés attendent une perfusion de l’Etat pour rouvrir leurs portes. C’est cette sortie qui m’a valu une sanction de 10 ans d’inéligibilité. Cela veut dire que je n’ai plus le droit d’occuper un poste électif au sein du basket sénégalais. C’est qui me fait dire que la sanction est un acharnement.

Mais Babacar Ndiaye ne peut pas m’empêcher de donner mon avis sur la gestion du basket. Il faut qu’il comprenne que la fédération ne lui appartient pas. Elle est une chose publique appartenant à tous les Sénégalais.

On vous rapproche aussi d’être coutumier des faits, avec des sanctions administratives, civiles et pénales dont vous avez fait l’objet précédemment.

C’est faux de dire que je suis coutumier des faits. Après mon élection au poste de président du Saint-Louis basket club, j’ai dit clairement que je vais prendre du recul. Je l’avais dit par respect. Et depuis lors, je n’ai jamais attaqué la gestion du bureau fédéral. Le problème, c’est que la fédération ne veut pas que je réussisse à Saint-Louis. C’est ce qui explique cet acharnement contre ma personne. Ils ont évoqué des faits antérieurs à mon élection à la présidence du Saint-Louis basket club, comme la sanction que j’avais infligée à Moustapha Gaye. Ils ont aussi soulevé ma condamnation de 2008 par le tribunal de Dakar. Ces motifs ne sont pas fondés. La suspension du coach Moustapha Gaye, contrairement à la mienne, était partielle. Elle ne concernait uniquement que les équipes nationales. Concernant ma condamnation de 2008 par le tribunal, elle n’a aucun rapport avec le basket. J’ai été condamné en tant que patron de presse. Je devais répondre solidairement responsable d’un délit commis par le directeur de publication d’un journal dont j’étais le propriétaire. C’est cette sanction là qu’ils considèrent comme une cause d’inéligibilité. C’est inadmissible et je dis que je fais face à des gens irresponsables.

Quel est votre objectif avec le SLBC ?

Le Saint-Louis basket club, champion du Sénégal et vainqueur de la Coupe nationale à plusieurs reprises, était en difficulté la saison écoulée. L’équipe veut rebondir maintenant. C’est pourquoi les dirigeants m’ont appelé. Ils l’ont fait sur recommandation de leur maire Mansour Faye. Je suis venu à Saint-Louis pour les aider à retrouver leur lustre d’antan. Cela passe d’abord par la mise en place d’une équipe solide et conquérante. Nous travaillerons également pour retrouver les compétitions africaines dans les prochaines années. Je veux aussi soutenir tout le basket saint-louisien avec la mise en place des trophées ‘’Coumba Ndar’’ et ‘’Samba Ndar’’. Ces distinctions seront dédiées au meilleur basketteur et à la meilleure basketteuse de la région de Saint-Louis. Ces initiatives s’inscrivent dans la continuité de ce que j’ai déjà fait à la fédération dans les récompenses du Roi et de la Reine de basket du Sénégal. Mais malheureusement, beaucoup de personnes pensent que je suis venu à Saint-Louis pour accéder à la fédération. J’ai décidé de diriger SLBC sur demande de ses dirigeants.
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