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Pr. Moussa Seydi sur la riposte contre le Covid-19: «Je ne peux pas penser que la situation est hors de contrôle»
Publié le mardi 5 mai 2020  |  Sud Quotidien
Covid-19:
© Ministère par DR
Covid-19: Situation de la maladie 2 mois après le premier cas
Dakar, le 2 mai 2020 - Le ministère de la Santé et de l`Action sociale a tenu un point de presse sur la situation de la maladie de Covid-19 deux mois après la détection du premier cas au Sénégal. Photo: Pr Moussa Seydi, Chef service maladies Infectieuses et Tropicales de l`Hôpital Fann de Dakar
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Malgré la contamination au nouveau coronavirus qui se précise davantage au Sénégal, la situation est sous contrôle. L’avis est du Pr Moussa Seydi, le chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann. Le spécialiste qui se prononçait au micro d’Iradio, sur le point de la stratégie adoptée pour bouter le virus hors du Sénégal, a révélé par ailleurs n’être pas disposé à recourir au remède malgache à base d’artémisine «Covid-Organics» avant les tests opérés en laboratoire.

Sur l’inventaire des actions menées depuis le début de l’épidémie du nouveau coronavirus au Sénégal, le Pr. Moussa Seydi s’est dit satisfait des différents efforts fournis pour faire front contre un virus meurtrier et très contagieux. « Il y a des pôles de réanimation qui vont être créés pour faire un maillage au niveau du territoire national même si, à la longue, il va falloir que chaque région ou département puisse avoir son service de réanimation. Les centres de traitement ont été augmentés, les malades asymptomatiques seront pris en charge en dehors des hôpitaux pour nous permettre de ne pas avoir de problème de place. Donc, quand je regarde les actions menées et l’évolution des cas, je ne peux pas penser que la situation est hors de contrôle parce que le premier élément, c’était de ne pas avoir suffisamment de places à l’hôpital pour les accueillir et les prendre en charge », a-til soutenu sur les ondes d’Iradio.

Et ce qui n’est pas une autocongratulation, le Pr. Seydi a indiqué l’exemple des pays du Nord qui, face à une hausse des cas, étaient obligés de se prêter au pénible choix de quel malade est à soigner et lequel doit être abandonné à son sort, pour justifier que le bilan du Sénégal, à la date du lundi 4 mai, reste positif. « Comme on l’a vu dans les autres pays du Nord, il arrivait qu’on choisisse entre deux malades qui traiter et qui laisser mourir. Nous n’en sommes pas là. Mais prédire l’avenir, c’est difficile, on a l’habitude de voir un type de courbe dans toutes les épidémies, ça augmente, ça atteint un pic et après ça redescend. Et là, on ne sait pas encore si on a atteint le pic. Donc, il faut qu’on atteigne le pic et que cela commence à descendre pour qu’on puisse faire des prévisions plus ou moins exactes. À quand le pic, on ne peut pas le dire avec exactitude. A quand la fin de l’épidémie ? On ne le sait pas », a-t-il ajouté.

PAS D’ARTEMISIA… AVANT TEST

Au-devant des actualités, la solution malgache contre le nouveau coronavirus a bénéficié d’une communication de grande envergure sur les réseaux sociaux aussi bien que sur les chaines de télévision et autres canaux de diffusion de l’information. Pour rappel, le président de la République, Macky Sall, a lui-même contacté le président malgache pour lui témoigner l’intérêt que porte le Sénégal sur le « Covid-Organics ». Si la tisane malgache est plébiscitée par le Pr. Daouda Ndiaye qui a d’ailleurs recommandé son essai clinique au Sénégal, ce n’est pas le cas du chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de Dakar.

Selon lui, le médicament malgache fabriqué à base de l’Artémisia ne sera pas testé sur les malades de Covid-19 au Sénégal, tant qu’il n’a pas fait l’objet d’une étude pointilleuse en laboratoire. « À Madagascar, ils ont vu que c’est efficace, donc c’est normal qu’il continue de l’utiliser. Mais actuellement là où nous en sommes, on ne peut pas se baser uniquement sur les résultats des autres. Moi, en tant que médecin, je ne l’utiliserai pas. En tant que chercheur, il faut que le médicament puisse agir au niveau du laboratoire, mais également que ce médicament puisse agir aussi chez l’être humain avant que je ne puisse prendre de décision. C’est ce que j’ai fait avec l’hydroxychloroquine et l’azithromycine » a d’emblée déclaré le Pr. Moussa Seydi.

Et de poursuivre : « en laboratoire, on sait depuis longtemps que ça agit sur des virus. Les Chinois l’avaient démontré d’ailleurs. On sait que ça peut agir chez l’être humain à partir d’une étude préliminaire avec toutes ses imperfections. Mais là (avec l’Artemisia), je n’ai pas tous les éléments. Je ne peux pas l’utiliser comme ça. Il me faut une étude, avec des tests réalisés sur des êtres humains »
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