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Conséquences du Covid-19 – CAHIER DE MESURES : Pas de défilé, ni de remise de doléances – Cheikh Diop, Sg de la Cnts/Fc : «Les Centrales ont décidé de ne pas célébrer le 1er Mai»
Publié le vendredi 1 mai 2020  |  Le Quotidien
Cheikh
© Autre presse par DR
Cheikh Diop, Sg de la Cnts/Fc
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Le Covid-19 impose sa loi et dicte la conduite à tenir même au mouvement syndical à l’occasion de la Fête internationale du travail célébrée ce vendredi et qui sera marquée par l’absence de défilés des Centrales, meetings et de la cérémonie officielle de remise des Cahiers de doléances au chef de l’Etat. Dans cet entretien, Cheikh Diop, Secrétaire général de la Cnts-Fc, fait état de l’impact négatif de la pandémie sur quasiment tous les secteurs de l’Economie nationale. M. Diop rappelle à ses camarades syndicaux leur responsabilité de mettre un terme à la «situation lamentable» que vit le mouvement syndical sénégalais, dénonce la crise au quotidien national Le Soleil et constate les difficultés du monde du travail à stabiliser durablement certains secteurs stratégiques de l’Economie nationale et de l’Administration.

La Fête du travail sera célébrée cette année dans un contexte particulier : la pandémie du Covid-19 qui sévit dans notre pays. Comment analysez-vous les effets du Covid-19 sur le monde du travail ?
Il est encore tôt pour faire une évaluation fiable de l’impact de la pandémie sur le monde du travail. D’emblée, les effets de la pandémie du Covid-19 s’avèrent très paralysants pour l’économie planétaire et l’activité travail en particulier. La Fête internationale du travail, le 1er mai de cette année, coïncide avec la survenance dans un contexte de crise sanitaire mondiale sans précédent des effets marquants de la pandémie du Covid-19. Déjà l’impact très négatif de la pandémie se fait sentir dans toutes les économies des pays de la planète. Ici au Sénégal, les secteurs les plus impactés, commencent à battre de l’aile, y compris le secteur informel qui est un pilier essentiel pour notre économie.
En moins de trois mois de crise, tous les secteurs sont déjà impactés, y compris même le secteur du pétrole censé être économiquement stable. Là, les Pme-Pmi constituées à cent pour cent du capital privé national sont pratiquement à terre.

Exceptionnellement, à cause du coronavirus, il n’y aura pas de défilés, de meetings encore moins de cérémonie officielle de remise des Cahiers de doléances cette année. Qu’est-ce que cela vous inspire comme réflexion ?
La Coalition des centrales syndicales du Sénégal, composée de la Cnts, de la Cnts/Fc, de l’Unsas, de la Csa et de l’Udts, a décidé de ne pas célébrer la fête du 1er mai de cette année comme nous avions l’habitude de le faire à cause de la pandémie du Covid-19. Après avoir participé au Force Covid-19 pour un montant de dix millions, les centrales membres de la coalition appellent les travailleurs à poursuivre plus que jamais la lutte contre la pandémie.
En plus de cette contribution collective, la Cnts/Fc avait auparavant remis au ministère de la Santé, un lot de matériels de protection des personnels soignants pour une valeur de deux millions et un autre lot d’une valeur de sept cent mille destiné au personnel de santé et aux populations de Saldé dans l’île à Morphil.
Depuis des centaines d’années, la Fête du 1er mai a toujours été un moment fort dans la lutte syndicale. A cause de la pandémie du coronavirus, nous renonçons au dépôt traditionnel des Cahiers de doléances, mais nous avons décidé d’élaborer, dans le cadre de la coalition, notre Cahier de doléances partagées par les centrales membres de la coalition. Ce cahier sera transmis à l’autorité par voie administrative, parce qu’il n’y aura pas de cérémonie de remise de Cahiers de doléances, comme d’habitude.
Pour marquer cet important événement de l’histoire du mouvement syndical international, nous avons également décidé, dans le cadre de la coalition, de publier le manifeste du 1er mai 2020. Nous sommes en train d’envisager toutes formes de célébration «on line» de cet événement historique.
A la Cnts/Fc, nous allons voir comment livrer un message aux travailleurs et sous quelle forme. Nous avons déjà pris l’initiative de proposer au chef de l’Etat, à la place de la cérémonie de remise des Cahiers de doléances, qu’une séance de vidéo-conférence soit organisée avec les leaders des syndicats, dont le Synpics, qui ont droit à la parole lors des cérémonies traditionnelles de remise des Cahiers de doléances. Cette séance de vidéo-conférence aurait permis au monde du travail sénégalais de sentir le 1er mai et au chef de l’Etat de booster l’ardeur des travailleurs dans le combat contre la pandémie. Que l’on nous comprenne bien, il ne s’agit pas pour nous de faire de cette proposition un moment de poser des revendications, au contraire nous avons été le premier à demander à toutes les organisations syndicales en lutte, de renoncer volontairement aux plans d’actions et à toutes les formes de lutte syndicale dans la période, pour faire face avec les autorités et les populations au coronavirus.

Quelle évaluation faites-vous de la satisfaction ou non des doléances remises au chef de l’Etat, lors de la Fête du travail de l’année dernière ?
Les Cahiers de doléances de 2019 ont fait l’objet de plusieurs rencontres avec le ministère du Travail et avec tous les ministères concernés par ces mêmes doléances, selon chaque secteur, sa tutelle, avec l’assistance de la tutelle technique (département du Travail), à chaque rencontre sectorielle. Ces travaux font l’objet d’un rapport qui résume les avancées notées dans certains secteurs, ainsi que les améliorations de notre cadre de dialogue social, de quelques accords-cadres, sectoriels ou transversaux, qui sont déjà conclus, et la révision de la Convention collective nationale interprofessionnelle. Le Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique a aussi été évalué.
Il faut noter, cependant, la récurrence de quelques revendications qui peinent à trouver des réponses satisfaisantes. Il s’agit, entre autres, de ce que j’appelle le passif social que traversent beaucoup de secteurs : les ex-travailleurs de la Sias dans le secteur du nettoiement, le plan social de l’ex-Sncf dans le transport, certains accords et engagements dans les secteurs sociaux de l’éducation, de la santé et de la justice. Dans ce lot, le système de rémunération des agents de la Fonction publique, qui tarde à être discuté et la situation des Techniciens supérieurs de santé, qui n’est toujours pas régularisée, demeurent parmi les plus pressants. Dans ce lot, il y a les décisions de justice favorables aux travailleurs concernés qui peinent à être exécutées, le cas, entre autres, des ex-travailleurs de Wari.

Dans un contexte de développement du Covid-19 dans le pays, quelles pourraient être les principales préoccupations d’un leader syndical comme vous ?
Nous considérons l’action syndicale comme partie intégrante des préoccupations des populations et que notre action s’inscrit dans celle du Peuple, dès lors la seule revendication qui vaille, c’est de gagner solidairement avec le Peuple la guerre contre la pandémie du coronavirus. En temps de guerre, la seule et unique revendication c’est la paix. La paix ici, c’est de bouter hors de nos frontières et même hors des frontières terrestres le Covid-19.
Quand on revisite l’histoire, on se rend compte que le mouvement syndical a toujours été en première ligne dans les combats et préoccupations majeurs des peuples. Pour ne citer qu’un seul exemple : pendant la colonisation des peuples africains, les leaders du mouvement syndical se sont engagés au point de prendre la direction de luttes politiques pour l’Indépendance. Dans beaucoup de pays en Afrique, les chefs d’Etat qui ont fait accéder leur pays à l’indépendance étaient des syndicalistes. Je peux citer, entre autres, Ahmed Sékou Touré de la Guinée Conakry, Maurice Yaméogo de la Haute Volta, Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, on a tendance à oublier qu’il fut le Secrétaire général du Syndicat des planteurs (cannes, café, cacao)… Mon ambition en tant que leader syndical, c’est de porter haut le flambeau allumé par nos prédécesseurs leaders du mouvement syndical africain.
Au-delà des frontières et des continents, la pandémie du coronavirus rappelle avec force à l’humanité tout entière, la nécessité d’instaurer un nouveau contrat social que nous, militants de l’équité, de la justice et du progrès social, avons toujours réclamé. L’humanité doit se doter d’une nouvelle conscience sociale pour garantir sa stabilité. Cette crise sanitaire mondiale pose la problématique d’un Nouvel ordre social mondial, qui passe par ce nouveau contrat social visant à renforcer la gouvernance environnementale, le développement communautaire et la justice sociale.
C’est à se demander en fin de compte si le Covid-19 n’offre, aux forces du progrès (politiques, sociales) de par le monde, l’occasion d’asseoir une large coalition devant déboucher sur une nouvelle ère de justice sociale. En tout état de cause, l’opportunité doit être saisie pour aller vers un monde plus humain.

Vous avez été parmi l’un des premiers dirigeants syndicaux à approuver la première ordonnance prise par le président de la République, dans le cadre de la Loi d’habilitation, qui interdit tout licenciement, durant le temps de la crise sanitaire du Covid-19, sauf en cas de faute lourde. Est-ce que depuis la publication de cette ordonnance, vous avez constaté qu’il y a eu des employeurs qui ont outrepassé cette décision ?
Nous avons eu écho de certains cas pour lesquels nous n’avons pas encore été saisis, il s’agit de travailleurs licenciés à la Satrec. Par contre au niveau du Soleil, nous attendons de voir l’évolution de la situation qui est en train d’être gérée par de bonnes volontés, pour amener le Directeur général à de meilleurs sentiments.
Si cette médiation entamée par le Secrétaire général du Synpics s’avère concluante tant mieux, le cas échéant, nous (Cnts/Fc) allons nous impliquer pour porter la lutte avec nos camarades de l’Intersyndicale du Soleil et avec le Synpics. Ce qui se passe dans cet établissement public, censé respecter en premier les instructions du chef de l’Etat, est inacceptable. Des licenciements arbitraires dans la période, des stigmatisations de travailleurs supposés (à tort) malades du Covid-19 et des demandes d’explications tous azimuts pour des retards de quelques minutes au moment où les travailleurs éprouvent d’énormes difficultés de transport pour se rendre au travail.

Comment appréciez-vous les autres mesures présidentielles à caractère social pour faire face au coronavirus ?
La situation pour le monde du travail aurait été catastrophique, si le chef de l’Etat n’avait pas mis en place un plan d’urgence de résilience économique et sociale que nous saluons. Les travailleurs apprécient hautement la première ordonnance de sauvegarde des emplois qu’il a prise dans le cadre de la Loi d’habilitation qu’il a fait voter par l’Assemblée nationale. Au-delà des mesures de sauvegarde de l’emploi, le plan d’urgence de résilience économique et sociale matérialisé par la création du fonds de riposte et de solidarité contre les effets du coronavirus pour un montant prévisionnel de mille milliards. Ce fonds destiné à l’achat de vivres pour l’aide alimentaire d’urgence et pour un soutien aux entreprises privées nationales, sont des mesures salutaires de haute portée.
A présent, la situation des entreprises recommande la mise en œuvre rapide des mesures d’accompagnement, qui doivent être renforcées par le règlement intégral et sans délai de la dette intérieure due au secteur privé tout entier, sans quoi, tous les efforts déployés pour soutenir l’économie à travers l’entreprise risquent d’être anéantis, et ce serait malheureux.

On sent de plus en plus la Cnts-Fc proche des travailleurs en appuyant par-ci leurs revendications et par-là leur lutte. Vous êtes souvent vu en première ligne sur le front syndical. Qu’est-ce qui explique cette posture en dehors de votre devoir naturel de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs ?
Pour mieux comprendre cette posture de la Cnts/Fc, il faut remonter à ses origines, aux convictions qui fondent sa création. Depuis Mai 68, la plupart des peuples africains aspirent à la liberté et à la démocratie comme mode de gouvernance des peuples. Le Sénégal qui n’était pas en reste, avait vu naître des courants politiques et syndicaux. Tout jeune, je m’engage avec un groupe d’amis dans le militantisme politique d’abord dans les cercles d’études maoïstes, puis nous avions choisi de militer comme membre fondateur du Rnd du Pr Cheikh Anta Diop. Cheikh Anta, lui-même, avait insisté pour que je sois membre de la commission sociale que dirigeait Me Babacar Niang et qui avait les charges, entre autres, de guider le parti dans ses recommandations syndicales aux militants qui avaient choisi de s’engager dans la lutte syndicale. C’est une longue histoire qui a fini par faire basculer le militant politique que j’étais, pour avoir participé à la création de trois partis politiques comme membre fondateur (le Rnd, le Plp, la Cds), dans la lutte syndicale.
Des années après, j’ai compris que Cheikh Anta, ce visionnaire, avait vu en moi un syndicaliste en herbe. J’ai surtout compris, vu la configuration de la classe syndicale, la tournure que prennent les luttes syndicales, de positionnement surtout, que pour être un bon dirigeant syndical, il faut être un bon militant formé idéologiquement.
Votre question m’amène à constater avec vous que la formation politique que m’ont inculqué Cheikh Anta et Mbaye Niang m’a beaucoup servi dans ma mission de syndicaliste. Car, je considère que l’adversité et la rivalité n’ont pas de place dans l’accomplissement de ma mission qui dépasse le champ des seuls militants du cadre syndical auquel j’appartiens.
Je considère aussi que la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, c’est la définition la plus étriquée de la mission syndicale. Pour le courant syndical que nous représentons ; notre action s’inscrit dans celle du Peuple et nos préoccupations intègrent celles des populations. La Cnts/Fc se veut un cadre de lutte exclusivement réservé aux travailleurs sans distinction d’appartenance et nous avons l’ambition d’apporter au mouvement syndical sénégalais, un nouveau souffle syndical pour de nouvelles conquêtes sociales.

Avec le temps, il semble que la Cnts-Fc s’est agrandie, étalant ses excroissances dans des secteurs que votre centrale syndicale n’aurait jamais eu à prospecter dans le passé. Comment êtes-vous arrivé à vous redéployer stratégiquement dans le landerneau syndical ?
De sa création en 2002 à nos jours, pour asseoir cette vision syndicale que j’ai décrite plus haut, la Cnts/Fc a connu des crises de croissance successives, créées par les camarades qui avaient du mal à s’adapter ou à s’approprier la ligne de notre courant syndical. Deux centrales syndicales sont issues des flancs de la Cnts/Fc et des groupes nous ont quittés pour d’autres horizons, ce qui est tout à fait normal. C’est comme disent les Marxistes : «Dans le train de la Révolution à chaque gare descendent ceux qui se sentent à l’étroit dans ses larges wagons.»
Au terme de ces crises de croissance qui ont occasionné le départ des inaptes à notre ligne, il ne nous restait plus qu’à organiser la massification de notre confédération. Le Conseil central du 1re octobre 2016 fut organisé sous le thème : «Remobilisation des forces syndicales pour l’aboutissement des revendications.» A l’issue de nos travaux, les maux qui gangrènent l’efficacité de l’action syndicale au Sénégal ont été diagnostiqués et des orientations dégagées. Il s’agit essentiellement de la dispersion des forces syndicales, la désorganisation des luttes et la désunion des entités qui fondent le syndicalisme. Toutes les conditions sont réunies pour verser littéralement dans le corporatisme.
Le mouvement syndical est différent du corporatisme, il repose sur des fondements idéologiques et sur des valeurs de solidarité, d’équité et de justice. Pour rappel, le mouvement syndical repose sur deux entités : le mouvement ouvrier et l’élite intellectuelle engagée. Ce sont ces deux entités qui ont posé les fondements idéologiques du syndicalisme. A titre d’exemple, la première Internationale ouvrière a été créée le 28 septembre 1864 à Londres sous l’impulsion de Karl Marx qui a rédigé de sa propre main, le Manifeste.
En juillet 1889, la création de la 2ème Internationale ouvrière encadrée par Friedrich Engels aux côtés des Socialistes français Jean Jaurès, Léon Blum et Jules Guesde. Il en est de même pour la 3ème Internationale ouvrière avec l’encadrement de Lénine en 1917 après la Révolution bolchevique.
Depuis ce Conseil central, mandat nous a été donné de nous investir pour la réorganisation des luttes et pour la réunification des entités du syndicalisme et de ses forces dispersées. Ce mandat nous a amenés à rencontrer toutes les organisations syndicales d’élite qui étaient en marge du mouvement ouvrier, regroupé pour l’essentiel dans les centrales syndicales. Certaines comme le Siens (Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation), le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social, le Syndicat des techniciens supérieurs de santé, entres autres. D’autres organisations de l’élite intellectuelle, qui ne peuvent s’affilier pour cause de statuts ou pour toute autre raison, gardent quand même de bonnes relations de partenariat avec la Cnts/Fc. Il fallait également joindre l’acte à la parole, et c’est ça qui explique la présence de la Cnts/Fc sur le terrain de la lutte pour soutenir tous les secteurs en lutte et être aux côtés de tout travailleur dans le besoin d’encadrement syndical.

Certains syndicats de divers secteurs d’activités ont eu à voter et faire voter pour la Cnts-Fc lors des dernières élections de représentativité. Qu’est-ce qui rend si attractive votre centrale syndicale ?
C’est justement l’exécution correcte du mandat dévolu par ce fameux conseil central du 1er octobre 2016 qui est en train de se concrétiser. A cela s’ajoute notre ferme volonté d’apporter un nouveau souffle syndical pour de nouvelles conquêtes sociales. Nous pensons que nous avons l’obligation de renverser la tendance des luttes syndicales pour des revendications de restitution, que nous menons depuis des dizaines d’années, autour d’accords signés et d’engagements pris qui ne sont pas respectés et autour d’un lourd passif social concernant parfois des ex-travailleurs qui ne sont plus de ce monde.
Nous constatons parfois des luttes syndicales qui nous opposent entre nous, c’est incroyable. Il est de la responsabilité de toute la classe syndicale de prendre à bras-le-corps cette situation lamentable du mouvement syndical. Pour ce qui nous concerne, nous essayons chaque jour d’en assumer notre part de responsabilité.

Le régime actuel a toujours prôné le dialogue social, allant même jusqu’à mettre sur pied le Haut conseil du dialogue social (Hcds). Quel est l’impact du travail de cette structure dans la régulation du fonctionnement du monde du travail ?
Je salue l’engagement et la détermination de madame la présidente du Hcds. Elle maîtrise bien les questions de dialogue social, elle est même en phase de devenir une icône du monde du travail. Notre pays ne devait pas avoir de problème de dialogue social, la qualité des relations professionnelles que notre dialogue social devrait générer impacterait positivement sur l’économie et la rentabilité.
Nous avons organisé la première Conférence sociale sous le régime du Président Macky Sall. Au terme de ces assises, on a signé le premier Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique et mis en place le Hcds.
Nous avons organisé, pour la deuxième fois, des élections de représentativité. Pour autant, nous peinons toujours à stabiliser dans la durée certains secteurs stratégiques de notre économie et de notre administration et, cela, malgré les efforts déployés par la présidente du Hcds et son institution.
Le vrai problème, à mon avis, c’est le passif social. Tant qu’on ne se retrouve pas pour définir le passif et mettre sur la table tous ses aspects dans tous les secteurs, avec la ferme volonté de part et d’autre d’y apporter des solutions, nous continuerons à tourner en rond.
Trouver des solutions au passif social requiert à la fois la ferme volonté des décideurs d’apporter, de trouver des solutions, et la souplesse des partenaires sociaux d’accepter un échéancier au terme duquel, tout le passif sera vidé et nous tournons définitivement la page du dialogue social de restitutions pour nous consacrer à un dialogue social de conquête, porteur de progrès.
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