Après le nauséeux contrat avec Akilee, c’est au tour de Petrosen de s’acheminer vers des remous. Et pour cause, l’arrivée de cadres de la Senelec promus à de hauts postes de responsabilité au détriment des cadres maison qui se sont battus pour faire de la société ce qu’elle est aujourd’hui.
Depuis l’arrivée de Makhtar Cissé à la tête du ministère du Pétrole et de l’Énergie, c’est le désordre total au sein du Département. La preuve, le climat n’est plus aussi serein à Petrosen. Sur place, rapportent des sources du journal Les Échos, Makhtar Cissé, le ministre de tutelle, de leur imposer «ses amis» qui étaient à la Senelec et qui y sont presque en disgrâce. Alors qu’en leur sein, il y a des compétences qui se sont toujours battues pour la boîte. Parmi ceux qu’on veut leur imposer, il y a Bachir Sall (Drh de Senelec), Oumar Sow (expert financier) et Oumar Kandé, chef de projet à la Senelec qui est à quelques mois de la retraite. Pire, entre le président du Conseil d’administration et beau-père de Macky Sall, Abdourahmane Seck dit Homère, et le Directeur général de la boîte, Mamadou Faye, c’est comme chien et chat. Et, c’est pour dire le moins.
BACHIR SALL, LE VEINARD VENU DE SENELEC
Notre interlocuteur ne peut pas comprendre qu’à 55 ans, Bachir Sall quitte son juteux poste de Directeur des ressources humaines (Drh) à la Senelec pour venir à Petrosen. «Un directeur à la Senelec, c’est beaucoup d’avantages... Pourquoi il a laissé tous les avantages pour venir ici ? Il faut qu’on nous dise pourquoi on l’emmène ici», soutient une source. «C’est l’ami de Makhtar Cissé, ancien enfant de troupe comme lui et coresponsable de tout ce qui s’est fait de bien et de moins bien à Senelec», ajoute une autre. «On ne laisse pas les nombreux avantages de Senelec pour Petrosen», embraye-t-il Un autre interlocuteur d’affirmer : «Il savait qu’il allait être viré de son poste de Drh à la Senelec et comme c’est l’ami de Makhtar Cissé, ce dernier a voulu le caser à Petrosen. Bachir Sall va être comme un Secrétaire général ou un poste équivalent, avec des pouvoirs qui ressemblent à ceux d’un Directeur général parce que l’actuel Dg Mamadou Faye s’occupe maintenant plus de technique que de management», soutient d’emblée notre source. ».
OUSMANE SOW, L’AUTRE CAS DE LA … BOAD
L’autre tête que beaucoup ne veulent pas voir à Petrosen, c’est celle d’Ousmane Sow. «Il pouvait venir et passer inaperçu, si tout s’était déroulé dans les règles de l’art. On nous dit que c’est un expert financier. Ousmane Sow est de la Boad, mais on l’a mis, dit-on, à la disposition du Sénégal et du ministère des Finances. C’est lui qu’on avait sollicité quand la Senelec était en restructuration. Maintenant, on l’amène pour qu’il s’occupe de la recherche de fonds», souligne ce cadre de la société. Qui précise que pourtant, les premières lignes de crédits ont été négociées par des techniciens, financiers et juristes de Petrosen, du ministère de tutelle et du ministère des Finances. Dès lors, la source trouve que c’est même un manque de respect et de considération pour ces gens que de se lever un jour, alors que le plus dur du travail a été fait, pour bombarder «quelqu’un à qui on va payer énormément d’argent». Notre interlocuteur est d’autant plus remonté que M. Sow, qui doit désormais«faire toutes les démarches et mener toutes les négociations pour trouver des fonds», ne devrait en aucun cas être nommé Directeur à la Petrosen. «Si c’est la Boad qui l’a détaché, il ne peut être qu’un conseiller financier. Mais quand il est venu,on l’a nommé Directeur. Comment quelqu’un qui est venu accompagner peut se retrouver dans l’organigramme de la société ? Pourtant à la Senelec, il était conseiller. Il y a anguille sous roche».
OUMAR KANDÉ «RECRUTÉ» À 59 ANS
Oumar Kandé est un autre cas. Il a été bombardé, selon Les Échos, patron du service informatique de Petrosen. «Notre département informatique nous suffit largement», assène-t-elle. Et de souligner : «Si c’est à cause des découvertes, ils peuvent déchanter. Pour l’arrivée des compagnies (nouveaux contrats), on parlait de 2023, mais ils devront attendre en 2025. Avec cette pandémie et la baisse continue du prix du baril, les compagnies vont tout arrêter». Aussi, note-t-il qu’à 59 ans, Oumar Sow ne devrait pas être choisi à la place des jeunes qui ne demandent qu’à faire leurs preuves.
«TOUTES CES COMPÉTENCES SONT À PETROSEN…»
Foncièrement contre ces «parachutages», notre interlocuteur note que «toutes ces compétences sont à Petrosen», mais aujourd’hui rétrogradées, alors que ce sont elles qui se battent depuis des années pour faire de la société ce qu’elle est. Si un appel à candidature avait été lancé et que les agents de Petrosen intéressés comme d’autres Sénégalais postulent et que les meilleurs soient choisis, ça passerait, mais imposer comme ça des gens, c’est inélégant. «C’est le forcing qui m’irrite. C’en est trop», clame-t-il.
LE PCA ET LE DG DE PETROSEN À COUTEAUX TIRÉS
L’autre problème concerne le président du Conseil d’administration. Il est à couteaux tirés avec le Directeur général. Non seulement il n’est plus légal avec la transformation de Petrosen en Holding, mais il n’aime pas le Directeur général Mamadou Faye, mais il lui met les bâtons dans les roues, se désole un cadre de la boîte. Et dernièrement, l’idée de mettre Gora Lô dans une Direction très importante de Petrosen fait son bonhomme de chemin. Mais, si cela se concrétise, ce serait la catastrophe. Les Échos promet de nouvelle révélations, tout aussi sulfureuses, à ses lecteurs. Affaire à suivre...