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Contrat Senelec-Akilee: Une affaire, mille questions !
Publié le jeudi 30 avril 2020  |  Sud Quotidien
Inauguration
© aDakar.com par SB
Inauguration du Poste de haute tension de Diamniadio
Dakar, le 27 novembre 2019 - La société nationale d`électricité (Senelec) a procédé à l`inauguration, ce mercredi, du poste de haute tension de Diamniadio. L`inauguration s`est déroulée en présence du ministre du Pétrole et de l`Énergie.
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Signé le 11 février 2019, le contrat entre la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), pilotée à cette époque par l’actuel ministre de l’Energie, Mouhamadou Makhtar Cissé, et Akilee (société anonyme de droit sénégalais doté d’un capital de 882.400.000 FCFA détenu à 34% par Senelec et 66% par les promoteurs sénégalais), est source de moult questionnements. Là où d’aucuns soutiennent que ce type de contrat mérite d’être «cassé» parce que «nébuleux», que la Senelec n’a nullement besoin d’externaliser pour l’obtention de compteurs dits «intelligents», d’autres suspectent par contre de hauts responsables de l’Etat d’être à la manœuvre. Ils sont crédités de vouloir contracter avec la société israélienne «Powercom », en lieu et place de Akilee qui menacerait certains de leurs acquis. Il est aussi question rivalités entre de hauts responsables politiques qui auraient des ambitions présidentielles. C’est dans cet imbroglio indescriptible qu’interviennent les trois syndicats de la Senelec. Sud Quotidien tente de démêler l’écheveau.


Après les péripéties vécues avec son ancien Directeur général, Pape Dieng, qui était en même temps son fournisseur de compteurs, voilà que la Senelec est en train de se débattre dans une nouvelle affaire, l’opposant cette fois-ci à Akilee Sa, une société technologique de services énergétiques créée en 2017. L’ancien Dg et actuel ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé, avait jugé utile d’engager cette collaboration pour, confie-t-on, «venir à bout des nombreux délestages et autres vols d’électricité estimés à 30 milliards par mois».

Des sources proches de l’ancien DG font remarquer que pour des raisons de procédure de marché, ce dernier «avait utilisé une autre disposition réglementaire, l’autorisant à signer par entente directe avec Akilee». Et cela avec la bénédiction du Conseil d’administration dans lequel siégeait son proche collaborateur de l’époque, Pape Demba Biteye, actuel Dg de la Senelec.

«C’est Mouhamadou Makhar Cissé en personne qui a porté son choix sur Bitèye. Le Président Sall avait pensé à une autre personne», révèlent nos sources. Que s’est-il alors passé pour que Pape Demba Bitèye, devenu directeur général de la Senelec, décide de revoir ce contrat dépassé sous ses yeux en conseil d’administration ? Sud Quotidien a tenté de démêler l’écheveau.

Dans le préambule du contrat, on parle d’EDF, d’absence de stratégie de la Senelec, de compteurs intelligents, de facilitation de l’exploitation, de la distribution, de la mise à niveau de leviers pour optimiser les investissements, de performances techniques jamais égalées.

La première question qui vient à l’esprit est de savoir comment se fait-il que la société i-NES, créée en 2013, après avoir développé des solutions et innovations en trois ans (2014-2016), puis reconvertie Akilee, soit devenue une référence dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, au point d’être éligible?
Ensuite, comment se fait-il qu’après quelques années d’existence une start-up peut-elle être aussi liquide ? Qu’en est-il de toute l’ingénierie apportée par Akilee, en termes de performance, alors qu’en 2019, plus de 100 milliards avaient été alloués à la Senelec comme subventions ?
Voilà autant de questions que se posent les plus avertis.

UN CONTRAT SIGNE EN PLEINE CAMPAGNE PRESIDENTIELLE

Signé le 11 février 2019, alors que le pays était en pleine campagne présidentielle, le contrat questionne : Qu’est ce qui le motive ? Sans compter que tout cela a des relents de l’affaire Hydro-Québec-Elyo, lequel on s’en souvient, était entré dans le capital de la Senelec de justesse, devançant EDF, qui proposait 26,89 euros (17.639 francs CFA) par action, un contrat signé par Abdou Diouf et rompu par Abdoulaye Wade avec toutes les conséquences financières qui s’en sont suivies. Une rupture de contrat à un coût, souvent très exorbitant, en plus de détériorer l’image du pays.

POWERCOM MIEUX OFFRANT

Selon des sources dignes de foi, le groupe israélien Powercom est depuis quelque temps en opération de séduction à la Senelec. Il serait mieux offrant que Akilee, en termes de retombées pour des «cadres» qui avaient créé plusieurs sociétés annexes en relation de travail avec la Senelec. C’est le cas notamment des releveurs des compteurs… Un ancien directeur de la Sénégal, serait à la baguette pour faire passer la commande israélienne.
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