En raison de la pandémie, les boulangeries ont l’exclusivité de la vente du pain. Les boutiques n’y ont plus droit. Ce qui fait que les lieux de fabrication du pain sont pris d’assaut, en ce début de Ramadan. De nombreux sénégalais s'inquiètent de potentiels risques de propagation du coronavirus.
Nous sommes à quelques heures de la rupture du jeûne, ce samedi 25 avril. Encore pas mal de monde se balade sur l’avenue Bourguiba, la plupart en masque.
Devant la Brioche dorée de la Zone de captage, au moins 150 personnes font la queue, à moins d’un mètre de distance. Ça n'avance pas très vite, le vigile régule les entrées des clients, serrés les uns aux autres.
À la sortie, rares sont ceux qui n'ont pas un sac de pâtisserie ou des baguettes de pain enveloppées dans du papier. Partout, les mêmes scènes. Même écho à la Boulangerie Jaune, à Sacré cœur. La boulangerie-pâtisserie vit encore comme aux beaux jours, comme si de rien n’était.
Les boulangeries devenues des lieux de rassemblement
Le lieu de fabrication du pain est inondé de monde, à l’heure où tout rassemblement est interdit. Les riverains ont accouru dans cette boulangerie du quartier huppé de la commune de Mermoz Sacré-Cœur. Ce décor montre l’insouciance de certains devant le péril qui les guette.
Pour se procurer une baguette, il faut impérativement suivre la queue. Un groupe de cinq personnes franchit la porte, les autres attendent à travers une longue queue. Un gros bras surveille les entrées et sorties, pour s’assurer que tout le monde porte un masque.
Le même décor est constaté au niveau de la Brioche Dorée de Ouest Foire, où un bonhomme en masque est debout devant la porte. Il distribue des gouttes de gel alcoolisé. Derrière les comptoirs, les vendeurs portent des gants et masques de protection.
La distanciation sociale pas respectée
En ce début de Ramadan, l'afflux a eu lieu essentiellement chez les professionnels du pain, où on risque de choper le virus, dans une promiscuité qui plait bien au coronavirus. Les boulangeries sont devenues les lieux de rassemblement, des lieux recevant du public.
Elles sont prises d'assaut par des consommateurs en pleine crise sanitaire. Et, cela risque d’être un vecteur de propagation du coronavirus. D’autant qu’on admet des problèmes d'accès aux masques de protection pour certains boulangers, qui ont obtenu une dérogation de l’autorité pour faire face à la hausse de la demande.
Les règles de distanciation sociale en vigueur, censées endiguer la pandémie de coronavirus, ne sont pas tout le temps respectées. D’où l’urgence pour le gouvernement d’agir à travers des mesures d’accompagnement. De nouvelles règles dans la distribution du pain s’imposent.