La Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) n’est pas favorable à une annulation de la dette des pays africains. Dans un entretien accordé à France 24 et Rfi, Louise Mushikiwabo plaide pour un gel dont la durée devrait s’étendre jusqu’à fin 2021.
Louise Mushikiwabo prend le contre-pied de Macky Sall et de Emmanuel Macron. Au moment où les Présidents sénégalais et français plaident pour une annulation de la dette des pays africains, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) rame à contre-courant. Interpellée hier, par nos confrères de France 24 et de Rfi, sur la suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres accordée par le G20 jusqu’à fin 2020, l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda affirme que «l’Afrique ne veut pas d’un traitement spécial». «Nous demandons un moratoire, un gel sur le paiement de la dette, puisque l’Afrique doit trouver le temps de s’adresser à la pandémie et de remettre ses économies sur les rails. Pour nous, ce qui est important, c’est ce gel», déclare la patronne de l’Oif. Mais elle trouve que le temps de la suspension de la dette des pays africains qui est moins d’une année, est assez court. Mme Mushikiwabo souhaite ainsi que la période du moratoire s’étende jusqu’à fin 2021.
A son avis, l’Afrique a aussi besoin d’un échange franc et productif entre dirigeants africains et leurs créanciers sur le secteur privé africain pour la préservation des emplois.
Sur la crise, Louise Mushikiwabo analyse que jusqu’à présent, l’Afrique n’a pas été aussi frappée que l’Europe ou les Etats-Unis par le Covid-19. Pour elle, «l’Afrique a été très prudente, dès le début de la crise, presque tous les pays africains ont pris des mesures pour se protéger et pour limiter la propagation de la maladie».
La Secrétaire générale informe que dès le début de la crise, l’Oif s’est engagée à la hauteur de ses moyens, en mettant en ligne des ressources éducatives en français surtout pour les jeunes qui sont temporairement déscolarisés et qu’aucun effort ne sera ménagé pour toucher ceux qui n’ont pas accès à internet.