Son différend avec Farba Ngom dans l’affaire dite de la forclusion de la liste de Benno Bokk Yakaar (Bby) dans la localité de Ogo, lui a été fatal. Abou Lô a été défenestré, hier, de son poste de Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), Flanqué d’un avocat et accompagné de deux présumés auteurs du rapt, il serait arrivé à Matam pour faire face aux enquêteurs.
En politique, les erreurs se payent cash. Abou Lô l’apprend à ses dépens. Les «kidnappeurs» du mandataire de Bby à Ogo arrêtés sont passés aux aveux, indexant clairement Abou Lô, comme étant leur commanditaire. Le chef de l’Etat n’a pas alors attendu longtemps pour le limoger de son juteux, pour non seulement, baliser la voie au Procureur de Matam, qui a désormais les mains libres, pour mener à bien l’enquête conduite par la section de recherche de la gendarmerie de la localité, mais également permettre à son ancien ministre d’avoir les coudées franges pour préparer sa défense. D’ailleurs, le désormais ex-Directeur général de l’Artp a pris les choses très au sérieux, pour s’être, d’ores et déjà, attaché les services d’un avocat en compagnie de qui, il est arrivé hier soir à Matam, en attente d’une convocation. Car, de sources sûres, les autorités étatiques exigent que la lumière soit faite dans cette affaire, afin que les coupables paient le prix de leurs actes. Aujourd’hui déjà, les 6 personnes alpaguées et présentées comme des proches d’Abou Lô seront entendues. De sources concordantes, les mauvaises langues ont cette fois-ci eu raison sur Abou Lô, longtemps dans le collimateur du Palais, depuis son départ du gouvernement, jusqu’à son arrivée à la direction de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Ses détracteurs au sein de l’Apr ne cessaient de décrier sa gestion à l’Artp. On l’accuse également d’avoir ouvert plusieurs fronts à l’intérieur de son parti. En atteste ses bisbilles avec Abdoulaye Sali Sall et Farba Ngom, entre autres innombrables adversaires qu’il « s’est créé dans le secteur des Télécommunications. Notamment, son bras de fer avec Contan. Il est accusé d’activisme pour avoir attaqué le dossier du passage de l’analogie au numérique.
Farba Ngom, l’intouchable
Et de deux. Les apéristes et autres proches du leader de l’Apr, par ailleurs chef de l’Etat, doivent désormais se rendre compte que Farba Ngom reste un élément intouchable dans l’entourage de Macky Sall. Les mois derniers, Birame Faye, ex-directeur général de l’Anej, avait payé son altercation avec Farba Ngom. Lors de leur prise de bec dans le bureau de Mahmoud Saleh, le griot du président, Farba Ngom, avait proféré des menaces contre Birame Faye. «Je vais te montrer de quel bois je me chauffe», lui disait-il. M. Faye se rendra compte, bien plus tard, qu’il avait touché à … l’intouchable. En effet, quelques jours après, il sera limogé de la direction générale de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej) et zappé de la nouvelle structure en gestation (Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes) que lui avait pourtant proposée le président Macky Sall. Un poste qui échut, finalement, à Lamine Dieng, l’ancien Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). Accusé d’être à l’origine de la forclusion de la liste de Bby à Ogo par des proches de Abou Lô, Farba Ngom a encore fait montre de sa force de nuisance. Les autres membres de l’Apr sont avertis. Farba Ngom semble plus qu’un simple griot. Il est l’un des hommes forts du régime de Macky Sall, faisant et défaisant des carrières, selon ses humeurs.