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Bloqués au Sénégal, ils lancent des appels pour rentrer en France
Publié le mardi 21 avril 2020  |  ledauphine.com
Coronavirus
© Ministère par DR
Coronavirus : exercice de simulation à l`AIBD
Dakar, le 28 janvier 2020 - Un exercice de simulation sur un cas supposé de coronavirus a été effectué, ce mardi 28 janvier 2020, à l`aéroport international Blaise Diagne, en présence du ministre de la Santé et de l`action sociale.
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Une centaine de Français, bloqués au Sénégal, se sont regroupés en collectif pour demander aux gouvernements sénégalais et français d’organiser des rapatriements commerciaux à des prix abordables. Parmi eux, une Ardéchoise Michelle Malicki ou encore le mari et les trois enfants d’une Gapençaise qui se bat pour les faire rentrer.

boro, petite ville côtière du nord-ouest du Sénégal. Sa plage immense, ses dunes blanches et sa pépinière florale. 27 693 habitants au dernier recensement. Un petit Éden dans lequel l’Ardéchoise Michelle Malicki se retrouve prisonnière. Venue visiter la famille de son mari le 18 février, elle devait retrouver son village de Félines, près d’Annonay, le 25 mars. Son vol d’Air Royal Maroc a été annulé. « Vu la gravité de la situation, j’ai pris un autre retour le 8 avril pour Paris à 630 euros, prévu en mai ». Elle n’a pas eu plus de chance. Air France lui a annoncé par mail une semaine après que l’avion ne pourrait pas décoller du tarmac de l’aéroport international Blaise-Diagne. À défaut de remboursement, elle a obtenu deux avoirs, pour l’heure en suspens. Cette infirmière à la retraite qui souffre d’une insuffisance respiratoire et de toux chronique l’obligeant à observer un confinement strict, s’« inquiète ». Elle ne peut raisonnablement investir dans un troisième billet. Les rares vols commerciaux à destination de Paris et affrétés par la compagnie française, affichent des tarifs trop onéreux. Entre 700 et 2 700 euros pour les seuls avions autorisés à voler les 20, 22 et 27 avril. Comment payer une telle somme lorsque l’on a déjà déboursé autant d’argent ?

Certains n’ont plus le budget pour régler leur logement, ni se nourrir

Michelle Malicki fait partie d’un collectif regroupant une centaine de Français partageant la même situation. Un groupe créé par un Lyonnais qui, dans une courte vidéo postée sur les réseaux sociaux, décrit la difficile situation de ses concitoyens. Certains sont bloqués dans des régions d’où il est impossible de sortir en raison de l’instauration du couvre-feu et de l’état d’urgence. D’autres n’ont plus le budget pour régler leur logement, ni se nourrir quand ils ne sont pas à court de médicaments. Le collectif a écrit une lettre ouverte aux présidents français et sénégalais pour que leur rapatriement soit organisé.

« Malgré nos différents appels, nous sommes sans réponse », se désole Michelle Malicki. Tous sont inscrits sur Ariane, le service mis en place par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international qui permet aux voyageurs français d’être contactés au cas où des opérations de secours seraient organisées. « On a eu aucun signe de leur part. »

« Si j’ai un de mes enfants qui tombe malade sur place, je ne pourrai rien faire »

Manon, dont le mari et les trois enfants sont eux aussi coincés au Sénégal, remue terre et ciel pour voir sa famille de nouveau réunie. Le plus jeune a deux ans. « C’est difficile d’être séparé. Si j’ai l’un d’eux qui tombe malade sur place, je ne pourrai rien faire ». Cette Gapençaise, installée à Lyon, a écrit au consulat général de France afin de demander une solution face aux tarifs coûteux des rapatriements commerciaux. Après un « renvoi de balle », on lui a répondu que « patienter jusqu’à la reprise des vols d’Air Sénégal était la solution la moins onéreuse. Mais cela peut-être plus long ». La seule option dans l’immédiat reste donc Air France. Manon a fait le calcul. « 6 400 euros » à quatre. Impossible pour cette famille qui tient actuellement sur le seul emploi à temps partiel de la maman. Ce maigre salaire doit avant tout assurer la « vie de tous les jours sur place ». « On a déjà dû économiser pour que mes enfants puissent aller voir la famille là-bas pendant les vacances. »

Face à la situation, son amie d’enfance Jessica a pris l’initiative d’ouvrir une cagnotte en ligne (https ://www.leetchi.com/c/rapatriement-enfant-urgence-sanitaire). Une cagnotte pour que Manon puisse retrouver ses enfants.
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