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Coronavirus au Sénégal : Ahmed Khalifa Niasse dévoile les secrets de "l’exception sénégalaise"
Publié le mardi 21 avril 2020  |  seneweb.com
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© aDakar.com par DF
Des acteurs politiques, de la société civile, des dignitaires religieux et coutumiers au dialogue national
Dakar, le 28 mai 2016 - Des acteurs politiques, de la société civile, des dignitaires coutumiers et religieux ont répondu à l`appel au dialogue national du président Macky Sall. Photo: Ahmed Khalifa Niass, religieux et leader politique
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Ahmed Khalifa Niasse ne doute pas de ce que d'aucuns qualifient "d'exception sénégalaise ", dans le cadre de la riposte contre la pandémie du Covid-19. Dans le texte ci-dessous, le religieux met en exergue ce qu'il pense être à l'origine de cette "prouesse".


Il est indéniable que ce virus résiste mal à la contre-attaque sénégalaise. La contre-attaque sénégalaise a ses éléments qui n'existent pas ailleurs, mais aussi méconnus.
Dans l'exception sénégalaise il y a, certes, toutes les composantes du climat qui ont leurs particularités et leurs oligo-éléments. Il y a, surtout, le caractère social du pays. De la société sénégalaise.
Le modèle économique occidental est basé sur la circulation, le contraire du confinement. Où tous les jours on parcourt des dizaines ou des centaines de kilomètres entre la résidence et le lieu de travail.
La société sénégalaise vit dans de petits cercles concentriques. Il peut arriver dans le monde rural que le rayon d'action d'un individu ne dépasse pas dix kilomètres autour de son village ou de son quartier. Il y a aussi le fait que la société est mieux brassée qu'en Occident. On peut trouver l'extrême pauvreté en centre ville comme on peut trouver des villas cossues dans des quartiers qualifiés pauvres.

Il y a également une interactivité qui ne tient pas compte de la classe sociale. Il peut arriver que le patron soit le parrain du fils du gardien, du chauffeur , du jardinier......
Ce patron devient ipso facto le soutien financier de l'enfant et l'accompagnera jusqu'à la fin de ses études. De la maternelle au supérieur.
Les murs sociaux qui existent en Occident n'existent pas dans notre société que nous voudrions prendre comme le modèle africain au sud du Sahara.
Il y a donc des éléments non intégrés dans les études, les analyses. Parce que jusqu'à présent nous, Africains, on se fait analyser mais nous n'analysons personne. Et pourtant ce ne sont pas les éléments qui manquent.

Comme il y a une ligne de force. Au Sénégal la mortalité est quasi nulle. Sur trois cents cas vous avez deux morts. C'est moins d'un pour cent.
Les cas sénégalais n'évoluent pas à l'extrême et sont très vite maîtrisés.
Si on pouvait diviser la chose en quatre étapes, on dirait que les cas sénégalais sont stoppés entre la première et la troisième étape. Atteignent rarement la troisième étape. Sont souvent traités et guéris à la deuxième, si ce n'est à la première.
Cela est une donnée réelle ajoutée aux éléments du climat. Peut-être aussi au caractère psycho somatique du Sénégalais..
Dans le menu commun aux Sénégalais il y a beaucoup de végétaux. Le Sénégalais est peu carnivore, même s'il est multivore. La viande ne constitue qu'un faible pourcentage de la nourriture du Sénégalais.

Les végétaux et les céréales constituent plus de vingt pour cent de son menu.
Sur le plan psychologique le Sénégalais est accompagné d'un double moi, d'un être supérieur considéré comme un protecteur, comme un bienveillant qui veille sur lui. Les monothéistes, c'est la majorité, l'appellent Dieu. D'autres Roog Seen ou toute autre appellation. Mais le Sénégalais est toujours accompagné de cet être supérieur.
L'autre chose est qu'on doit se poser la question de savoir si les poumons des occidentaux ne font pas tellement d'efforts qu'ils ne peuvent supporter un virus aussi virulent que le Covid 19. Parce que passant d'un hiver très rude à un été très chaud. Et respirant en permanence un air dont le degré de pollution inquiète les scientifiques.
Il est aussi à se poser des questions sur la nourriture qui, pour les opulents, fait peur. Parce sans régime, sans sport c'est la porte ouverte aux maladies. Alors que quand on ne mange pas à sa faim il y a, d'abord, un mal psychologique, socio-psychologique.

Ces éléments n'ont pas été intégrés dans les études. Les études doivent être faites en commun entre les Africains et les Occidentaux pour crever l'abcès. Parce qu'il s'agit bien d'un abcès. Pour une fois la nature maladive a été plus clémente sous le soleil chaud où la moyenne est de trente trois degrés celsius par rapport aux autres parties de la planète. Même les Africains Américains qui vivent comme les occidentaux subissent six fois plus le virus. Alors qu'au Sénégal on peut affirmer que le Sénégalais et l'Africain noir c'est le contraire. Donc la mortalité en Occident est divisée ici par un chiffre très impressionnant. Ce qui justifie cette quiétude.

Évidemment l'initiative présidentielle y est pour beaucoup. Parce c'est un président qui, comme s'il sentait la maladie dans sa peau, met sur toutes les routes des dizaines, des centaines de camions pour apporter la nourriture à ceux qui n'en ont pas. Et ils sont très nombreux. l'État évitera aux confinés démunis la famine qui pourrait en découler.
C'est l'État qui est avec nous et non un l'État dont l'étau nous étouffe.
Donc toutes ces choses devraient être vues autrement. Parce que le Sénégal n'est comparable ni au Canada, ni aux USA, ni à l'Europe tel qu'il a fait face à cette maladie.
Le cas Sénégalais devient simplement le modèle sénégalais.
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